Article d’opinion afin d’ouvrir un débat, par Jacques Condat, Président d’Alternative et Progrès, chevalier de la Légion d’Honneur.
” Le Conseil d’État juge que l’Arcom doit s’assurer de l’indépendance de l’information au sein des chaînes »
Comment cet organisme qui va même compter les interventions du vendredi soir de Philippe De Villiers alors que ce dernier n’a plus aucun mandat depuis plus de 10 ans, le fait-il pour les interventions de Manuel Valls par exemple.
Après les réprimandes de C8 et Cnew, les chaînes du groupe Bolloré, qu’en est- il des lignes éditoriales et des reportages et débats des chaînes publiques ?
Rien ce côté, circulez y’a rien à dire et à voir…Comme par hasard, car il suffit d’écouter ou de regarder les chaînes publiques pour s’apercevoir de la couleur politique de ces chaînes.
Aujourd’hui un nouveau scandale secoue la sphère politique. Pourquoi organiser un débat entre Monsieur Bardella et Monsieur Attal, Premier Ministre ?
Monsieur Attal n’est pas candidat aux Européennes alors que Monsieur Bardella est la tête de liste RN aux élections du 9 juin.
Pourquoi un tel débat alors que 37 listes concourent ?
Les sondages, encore eux, annoncent une large victoire de la liste RN suivit de loin par la liste Renaissance. Sont ils là pour influencer le vote des citoyens ?
Monsieur Bardella caracolant en tête a plus à y perdre que le premier Ministre envoyé au feu pour éteindre l’incendie de la candidature désastreuse de Madame Hayer. Les médias estiment-ils anticiper la prochaine présidentielle ou les deux protagonistes de ce soir pourraient se retrouver l’un contre l’autre ?
Sommes-nous devant un déni de démocratie? Les autres candidats sont floués devant un tel débat. La pluralité est elle respectée ? On peut tout moins en douter…
Mais la question se pose. A quoi sert l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel ? Ce serait aux membres de l’Arcom et de son président d’interdire ce débat à quelques jours d’une élection nationale.
Par qui les membres de l’ancien CSA et maintenant l’Arcom sont-ils nommés? Petit rappel :
- « Le président de l’Arcom, est nommé par le président de la République ;
- trois membres désignés par le président de l’Assemblée nationale ;
- trois membres désignés par le président du Sénat ;
- un membre désigné par le vice-Président du Conseil d’État et
- un membre désigné par la Première présidente de la Cour de cassation. »
Doit-on douter de la probité, de l’indépendance de ces membres ?
Pour éviter toute suspicion, les membres ne pourraient-ils pas être tirés au sort ?
Un mandat non renouvelable de deux ans, avec une participation de magistrats eux aussi tirés au sort pour faire exécuter le droit et rien que le droit……..
Plus j’observe les dérives en France dans l’organisation du contrôle de notre démocratie, plus j’apprécie le système américain. Aux États-Unis, des postes clés sont élus : procureur, shérif (équivalent du commissaire divisionnaire), et autrefois les juges. Cela assure une transparence et une responsabilité directe, contrairement à notre présumée neutralité.
Regardons la Suisse, où les citoyens influencent directement les décisions par référendums, ou l’Allemagne, où les procureurs des Länder sont nommés par le gouvernement régional, assurant une responsabilité politique.
Il est crucial de reconnaître les risques de populisme et de promesses vides, mais il est temps de repenser notre système pour renforcer la souveraineté populaire et la transparence.