Qu’est ce que le travail invisible si ce n’est une contribution gratuite mais invisible à la société. Officiellement, depuis les années 80 on souhaite faire reconnaître tout ce travail qui pourrait être fait par une assistante maternelle pour s’occuper de votre enfant, un aidant rémunéré qui viendrait à votre domicile s’occuper d’un proche en situation de handicap, un bénévole dans une association pouvant être remplacé par un salarié, un stagiaire non rémunéré …. bref, tout travail qui pourrait être remplacé par un salarié.
Les économistes nous disent que c’est une perte pour la finance, parce que reconnaître ce travail en terme économique représentant environ un tiers de PIB ferait faire un bond à celui-ci. Mais le salarié, aussi compétent soit-il, peut-il remplacer l’amour des parents ? N’a-t-on plus le droit d’avoir un geste gratuit ? Ce que vous écrivez sur les réseaux sociaux doit-il être monnayé ?
Personnellement, mais cela n’engage que moi, j’ai peur qu’à force de vouloir tout rémunéré, on oublie ce qu’est une société, une nation où chaque temps passé à faire quelque chose, qui au premier abord semble inutile est en fait une contribution importante apportée à cette société.
Commencer par reconnaître cette contribution serait un pas important vers plus de tolérance envers des personnes qui, parce qu’elles n’ont pas de fiche de paie, ne sont pas reconnues par cette même société, alors qu’elles lui apportent un bien être, un amour donné sans contrepartie.
Aujourd’hui je voudrais remercier tous ceux qui participent avec nous à cette aventure qu’est un laboratoire d’idées ouvert à tous : le Cercle Sully. Nathalie, François, Laurent, Renaud, Jérôme, Alain, Jean-Philippe et tant d’autres, merci de donner de votre temps, de vos idées, de votre savoir-faire, de vos expériences. Merci pour tout ce travail collaboratif que vous effectuez dont le premier qui sera visible auprès du grand public sera l’envoi de vos propositions aux États Généraux de la Justice qui devrait avoir lieu en septembre.
Merci Blanche pour le texte !
Très intéressant. Il faudrait commencer à redonner de la vraie reconnaissance aux contributions immatérielles, non “structurées”. Un exemple tout simple: un poète en occident de nos jours ne peut plus vivre de sa poésie. Pourtant tout le monde a dans la tête au moins un ou deux poèmes qui l’ont avancé dans son existence, réconforté, accompagné. Il n’y a que quelque centaine, milliers peut être de poètes par siècle parmi trois milliard de personnes. Comment ça se fait que ces milliard de personnes qui se sont nourrit de poésie n’arrivent pas à donner de quoi vivre dignement à cette poignée de personnes?
Bonsoir Barbara.
Votre question pourrait s’étendre à l’ensemble des artistes non subventionnés. Et c’est aussi un problème très français. A Londres par exemple, les artistes sont reconnus en tant que véritable profession. J’en parle assez facilement car l’une de mes filles était photographe d’art à Londres. De retour en France, elle a du abandonner pour faire chauffer la marmite. Mais la fibre artistique demeure et elle est en train d’écrire un livre de fantasy pour enfants, et de démarrer un club de poètes.
Mais revenons à votre question qui soulève plusieurs problèmatiques :
– les critères des subventions artistiques
– la place de la poésie en France (pour le Monde nous verrons plus tard)
– l’enseignement de la poésie dans le milieu scolaire
Nous avons là quelques problématiques ardues