Cinquante-quatre médailles pour la France (11 en or, 15 en argent et 28 en bronze) aux J.O. Paralympiques de Tokyo 2021 ne pouvaient que nous prouver la détermination de ces athlètes à gagner et à surmonter toutes les situations de handicaps.

Douze millions d’handicapés en France. Mais pas que des personnes à mobilité réduite. Il y a aujourd’hui une confusion très importante entre handicap physique, mental, problème psychologique et problème social. Ce qui est d’abord en jeu, c’est un problème de considération profonde.

Nous sommes tous à un moment ou un autre en situation de handicap que ce soit un peu ou beaucoup. Le handicap n’est pas forcément le fauteuil roulant. La mère de famille avec sa poussette est handicapée lorsqu’elle circule au milieu de la foule sur des trottoirs étroits. La personne illettrée devant lire un horaire de train est handicapée de même que celle qui ne sait pas se servir d’un ordinateur pour faire une déclaration à Pole Emploi ou demander une carte grise. Il peut être aussi un masque sur le visage pour des personnes ayant des difficultés à respirer.

Changeons de méthode. Devenons positif. Parlons de capacités et non de handicap. Aujourd’hui le terme RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) pose un problème de visibilité. L’employeur peut avoir un doute sur la capacité du postulant. Or, un grand nombre de personnes ont pu démontrer leur courage, leur persévérance et leurs compétences. Beaucoup vont d’ailleurs au-delà de leur handicap. Cela n’empêche pas de régler les problèmes d’aménagement, de formation ou de sensibilisation. 

Changeons de vocabulaire ! L’accessibilité doit être revue en « aménagement ».

Arrêtons de faire croire que l’accessibilité est le seul problème du handicap. C’est une avancée pour tous, pour les cadis ou les transports de palettes ou pour les personnes âgées. Mettons en place une politique d’aménagement de nos territoires pour tous. Travaillons à un plan d’action : un plan politique d’Aménagement pour tous :
– des lieux ;
– des services et de l’emploi ;
– des communications ;
– de la sensibilisation et de la formation.

Demandons à nos médias de parler de tous nos handicaps, surtout au moment des pubs, sponsorisés par les multinationales.

Les personnes à mobilité réduite se plaignent avec raison qu’elles ne peuvent avoir accès à certains immeubles, magasins, administrations. …. Mais il est difficile à l’heure actuelle, alors qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses, que l’on veuille équilibrer les budgets, que l’on souhaite que TOUT le monde ait au moins un minimum indispensable pour vivre, de mettre aux normes tous les édifices et services, appartements. Ce n’est pas une raison pour ne pas continuer à mettre à des normes raisonnables l’accès à tous les lieux. Bien qu’il faut être conscient que dans les vieux villages, les rues fortement en pentes ne seront pas accessibles, pas plus que le haut du Mont St Michel.
De nouvelles technologies pourraient aider à surmonter ces obstacles et à ne pas détériorer le patrimoine, ainsi qu’à réduire le coût des aménagements. Notamment la réalité virtuelle. Elles feraient aussi découvrir de nouvelles sensations à des personnes qui en sont privées.

N’oublions pas la fraternité, une de nos valeur républicaine inscrite au fronton des mairies, des écoles, et qui nous demande de nous occuper de notre voisin, seul, âgé, malade. Celle qui vous fera aider une personne désorientée à traverser la rue. Était-ce le gouvernement ou nous qui étions responsables, alors que nous avions la possibilité de frapper à leur porte et de nous enquérir de leur santé, si, en 2003, suite à la canicule, 20 000 personnes sont mortes ?