Peut-on parler d’un projet de société lorsque l’on prend chaque fois un petit morceau par-ci, un petit bout par-là,sans cohérence entre eux ? Le développement durable – dont une de ses branches se nomme l’écologie – se veut être une philosophie de vie, une nouvelle manière de penser et de « gérer » le monde, et cela nous renvoie à de très nombreuses questions. Il ne suffit pas de travailler sur la chasse aux rejets de gaz à effet de serre ou sur le recyclage des déchets, mais bien sur l’ensemble des systèmes économiques, sociaux, politiques, technologiques…
Considérons par exemple l’alimentation avec une vision globale, car cela commence par la culture et l’élevage. Pour arriver dans notre assiette, les aliments franchissent plusieurs étapes.
L’enseignement dans un lycée agricole est le passage théorique pour un futur agriculteur ou éleveur. Interdire les pesticides chimiques qui polluent les terres et se retrouvent dans nos estomacs demande à revoir les programmes et à enseigner l’agroécologie ainsi que la permaculture.
L’eau est nécessaire à l’agriculture, or sécheresses et inondations sont de plus en plus fréquentes. Il faut donc repenser sa gestion au niveau national.
Les animaux sont des êtres sensibles qui, comme nous, peuvent éprouver du stress. Faut-il dans ce cas autoriser des fermes de type « mille vaches » ainsi que les élevages en batterie ? Rien n’interdit le mieux être animal.
On arrive au conditionnement avec la suppression des emballages plastiques à base de pétrole et la consigne des bouteilles en verre fermées à la céramique.
Ces aliments sont transportés pour être consommés. Les transports sont polluants alors que nous avons impérativement besoin de respirer un air sain, ce qui exige une organisation de circuits courts.
Pour être certains du suivi de nos aliments et de l’impact sur notre environnement, renforcer la traçabilité des produits jusqu’à la vente est indispensable.
Et pour terminer le cycle, le déchet végétal est l’engrais idéal qui retourne à la terre pour la nourrir, revaloriser le circuit de la chaîne alimentaire.
Réduisons notre consommation de viande, servons-nous de la surgélation pour conserver les produits de saison au lieu de les jeter, revoyons nos circuits de distribution. Soyons plus « humains » avec les animaux. Ce qui arrivera dans notre assiette n’en sera que de meilleure qualité et nous en profiterons tous.
Soyons également plus « humains » avec ceux des agriculteurs et des éleveurs qui ne sont pas de grands propriétaires et qui ne cherchent pas la rentabilité à tout va, mais qui aiment leur métier ainsi que les bêtes dont ils ont la charge.
Cessons de les considérer comme des criminels. La société les a contraints à utiliser des pesticides, à s’endetter pour le remembrement de leurs terres, et leur a dit quoi et comment cultiver….
Certains diront que c’est de l’utopie, mais l’utopie, c’est aussi avoir l’audace de penser qu’avec de la bonne volonté, on peut déplacer des montagnes.
Le premier article d’une longue série
C’est en prenant de la hauteur, que l’on peut mieux constater les actions.
La grande question qui doit traverser cette thématique est la suivante : notre modèle de croissance est-il compatible avec un équilibre environnemental ? Dans cette perspective, la lecture de cette article apporte des éléments de réponse intéressants.
https://theconversation.com/a-lechelle-mondiale-aucun-decouplage-a-attendre-entre-pib-et-consommation-denergie-158903
Et si une goutte d’eau faisait la différence ? Selon Pierre Rabhi avant-gardiste sur cette question du développement durable.
Je crois aussi que nous avons tous une responsabilité et un devoir de décroissance. Il me semble que nous n’avons pas le choix. Comment faire passer un message fort et non culpabilisant ? Comment agir alors que les grands de ce monde ne s’engagent pas assez. Je parle de la Chine et des Etats-Unis même s’ils semblent se reconnecter à l’urgence d’un repositionnement.
Je pense que notre modèle de croissance n’est pas compatible avec un équilibre environnemental mais que nous avons la chance de pouvoir créer une nouvelle société en Alliance avec tous les règnes. La crise Covid 19 peut être un pas de plus pour reconsidérer notre façon d’inter-agir. Je crois en la prévalence du collectif sur l’individuel même s’il est important que chacun trouve sa place. C’est un véritable chantier pour une mutation profonde.
Cyril Dion est plus radical dans ses propos. Un passage de la grande librairie où il était invité avec Pierre Rabhi, Hubert Reeves… une émission passionnante.
https://www.youtube.com/watch?v=5F7YzTuv8nI
https://www.letemps.ch/societe/acteur-developpement-durable-ca-passe-petits-gestes
je pense que nous sommes nombreux à identifier la croissance débridée comme l’une des raisons majeures du dérèglement climatique.
Il y a plusieurs modes d’action, cela peut être individuel, ou collectif. Les associations prônant par exemple la permaculture, le souci du tri, la sobriété, les circuits courts sont nombreuses.
Ce qui manque, me semble-t-il, est d’une part une mutualisation des actions, des savoir-faire et surtout des actions conjointes vers les structures institutionnelles (commune, intercommunal, aglo, député, sénateur etc…)
Il n’est pas culpabilisant de vouloir retrouver une douceur de vivre que nous avons perdu et dont nous ne rendions pas compte et de cesser la course à la rentabilité. Ce qui est contradictoire, avec cette volonté que les populations respirent au lieu de courir après on ne sait quoi parce que la mondialisation et la finance le souhaitent, c’est que des pays comme la Chine, les Etats-Unis n’ont pas cette vue. Alors il va falloir arriver à conjuguer les deux. Continuer à ce que la croissance augmente et arriver à retrouver cette respiration . Double défi que je pense que nous pouvons relever. Du travail pour tout le monde mais une économie avare de ses ressources …
Tout à fait d’accord, les causes sont bien identifiées. Il y a de magnifiques initiatives et de plus en plus d’associations qui tentent de mutualiser leurs efforts. Ce n’est pas simple mais je pense que c’était le but de la Convention Citoyenne de renforcer les alliances et avoir une logique d’actions progressives et en même temps à instituer rapidement.
Ces efforts sont à la fois individuels et collectifs.
L’un ne va pas sans l’autre. Cela peut être très frustrant de faire attention à tout et de voir par ailleurs non bien-pensants ne pas prendre toutes ces précautions.
Demain je vais marcher à Lyon pour “La marche pour le climat”. C’est un sujet qui concerne tout le monde et dont on ne plus ignorer les conséquences sur le vivant.
Je ne suis pas assez calée mais il existe d’autres modèles de croissance plus collaboratifs. Le temps est venu de développer ces nouveaux modèles. Cela veut dire que beaucoup ont à perdre et ont une vision à court terme. Si on élève le débat, je crois que nous n’avons pas le choix.
La distribution des richesses devraient être évidemment plus équitable ! etc… Ce n’est pas tant que la croissance doit augmenter mais qu’elle soit plus équitable.
Il est question aussi bien sûr que l’on devienne raisonnable. Le toujours plus, toujours plus loin, plus haut, plus fort… nous rend destructeurs et inconscients de l’impact de ces excès.
https://www.youtube.com/watch?v=z3o9LyHsqkg avec Cyril Dion
Bonjour Carole
La convention citoyenne n’était qu’une farce médiatique organisée par le pouvoir en place, une montagne qui a accouché d’une souris, tout comme le grand débat. Par contre une piste qui me semble intéressante et j’aimerais recueillir les avis.
Ne peut-on donner plus de pouvoir à la 3ème chambre qui représente les citoyens qui n’a aujourd’hui qu’un avis consultatif le CESE ?
Dans un gouvernement sous état d’urgence sanitaire temporairement permanent ? Non ! Tant que les guignols seront en place, seul la prise de la bastille restera la solution populaire au problème, parce qu’ aucune possibilité alternative n’est mise a la connaissance du grand public, consommateur/producteur.
Parallèlement, de grands acteurs se révèlent pour changer le monde, en incriminant l’importance accordée a la monnaie d’échange $£€ et a l’impact societal des entreprises, en s’octroyant le pouvoir d’initier un système économique alternatif réouvrant les portes de la restitution du pouvoir au peuple producteur de richesse et a sa répartition.
les commentaires et articles sont nombreux et j’ai du mal à comprendre à quelle réponse de ma part vous faites référence.
Les guignols comme vous les nommez ont été élus par le peuple de manière démocratique. Si les citoyens veulent un changement les urnes sont un moyen, l’abstention non.
La prise de la Bastille n’est en fait que le transfert du pouvoir d’une aristocratie à la bourgeoisie marchande que vous critiquez dans la même phrase.
Il y a de nombreuses alternatives qui existent, certaines utopiques d’autres réalistes. C’est ce que nous essayons de mettre en avant dans le cercle Sully. Le refrain lutte des classes a vécu, et n’a engendré que des millions de morts.
Oui Alain c est a cela que je faisais hélas référence. Le seul choix de la prise de la bastille est le seul choix proposé par les guignols que nous ne choisissons pas pour représenter l’ ideologie pour laquelle nous avons du pouvoir par les urnes.
Les alternatives doivent être le fruit d une volonté de recherche et de comprehension individuelle. Cependant lorsqu’un système vous vole votre volonté et votre temps, Métro/boulot/dodo, vous vous fiez a tous ce qui vous est mis à disposition en lisant les grandes lignes et sans vraiment en comprendre le fond.
L’ingénierie sociale est a son paroxysme.
Et c’est sur ce point que je vous rejoins entièrement, LONGUE VIE AU CERCLE SULLY ✨
Bonjour à tous,
développement durable, de quoi parle-t-on ?
Économiquement le développement c”est une croissance, que cette croissance soit rapide ou lente à l’échelle d’une vie ne modifie absolument rien à l’échelle de la terre : elle atteindra ses limites quelques générations plus vite ou plus lentement c’est tout.
Durable voudrait dire en fait “infini”, “éternel”, mais rien ne peut se développer éternellement.
Il n’y a que deux options possibles pour que le “durable” dure : figer le développement a un stade donné, autrement dit arrêter toute notion de croissance.
Nous ne serons alors plus dans du développement mais de la stagnation durable
Or il est bien connu que ce qui n’avance pas recule, ipso facto cette situation ne sera stable qu’en apparence, mais sera rongé par un cancer intérieur qui fera pourrir la situation.
On peut croire pouvoir espérer un répit avec la décroissance, mais ici aussi c’est un piège : pas de développement = mort à court ou moyen terme.
L’autre voie est un développement d’un autre ordre de grandeur : la colonisation de l’espace, avec pour un trèèèèès long moment de nouveaux développements à reprendre pratiquement a zéro sur chaque nouvelle planète…
Et la question du développement durable se reposera alors dans quelques centaines de millions d’années a nos futurs descendants qui auront alors oublié que l’on c’était même posé cette question…
Alors pour moi la question à se poser est : doit-on stopper le développement et stagner a notre médiocre niveau actuel ou au contraire pousser la recherche avec des moyens autrement plus importants que ceux d’un seul milliardaire pour entrer dans un véritable développement durable : celui du système solaire et de la galaxie ?
Évacuons les extrêmes entre retourner a l’âge de l’agriculture manuelle et l’hydroponie (nécessaire hors de la terre)…
Que voudrait apporter le sens commun ?
D’abord l’arrêt de tout gaspillage. Or la meilleure manière de ne pas gaspiller est la frugalité a la production : tout ce qui n’est pas fabriqué ne sera jamais gaspillé !
Tout un programme…
Le recyclage, la réutilisation, la réparation, tout ce qui a fait que les sociétés agraires qui nous ont précédé ont laissé si peu de traces car elles réutilisaient tout ce qui pouvait l’être sauf pour des besoins rituels (souvent mortuaires), ne sont des solutions qui ne tiennent que dans le cas ci-dessus : ne produire que l’essentiel.
Or, comment ne produire que l’essentiel lorsque les couts de production sont directement inverses a la quantité produite ?
Par exemple à grande échelle (voitures, câbles, ordinateurs, etc…) le cout marginal de la main d’œuvre et de l’énergie est ridicule pour ce qui est industrialisé devant le prix de la matière première. Mais si la production devient faible, les usines ferment, et finalement l’objet n’est pas seulement plus cher, il est définitivement fini. Regardons le cas de Cuba et de son parc de voitures figé depuis les années 50 après le départ des Américains…
Le problème est en réalité bien plus complexe que ce que quelques excités verts veulent bien le faire croire, et les théories de la décroissance sont tout sauf tenables… Je crains fort…
Cdlt,
FJD
Ne serait-il pas préférable d’employer et d’exploiter la signification du terme premier qui était celui de « développement soutenable », selon la définition proposée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le Rapport Brundtland, qui est : « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».
« Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir ». … « Au sens le plus large, le développement durable vise à favoriser un état d’harmonie entre les êtres humains et entre l’homme et la nature. Dans le contexte spécifique des crises du développement et de l’environnement des années 80, les organismes politiques et économiques nationaux et internationaux n’ont pas résolues – et ne sont peut-être pas en mesure de résoudre – la poursuite du développement durable exige les éléments suivants :
un système politique qui assure la participation effective des citoyens à la prise de décisions, un système économique capable de dégager des excédents et de créer des compétences techniques sur une base soutenue et autonome,
un système social capable de trouver des solutions aux tensions nées d’un développement déséquilibré,
un système de production qui respecte l’obligation de préserver la base écologique en vue du développement,
un système technologique toujours à l’affût de solutions nouvelles,
un système international qui favorise des solutions durables en ce qui concerne les échanges et le financement, et
un système administratif souple capable de s’auto-corriger. »
« Ces conditions sont en fait les objectifs que devraient se fixer tous ceux qui entreprennent des activités, nationales ou internationales, dans le domaine du développement. Ce qui compte, c’est la sincérité avec laquelle ces objectifs sont recherchés et l’efficacité des actions correctrices ». (Rapport Brundtland).