La méconnaissance des causes et des effets de la phobie ainsi que des troubles anxieux en général, peut entraîner une maltraitance inconsciente. Celle-ci résulte d’un comportement et d’une attitude qui conduisent à être perçus comme une maltraitance.

En effet, beaucoup de gens ne comprennent pas qu’une personne phobique est incapable de faire une action  comme : Sortir, aller prendre un bain, aller au restaurant. Etc… (Selon les différents types de phobies).

Cette incompréhension dessert la personne phobique, la stigmatise et renforce sa peur.

 Il en est de même pour d’autres troubles anxieux, surtout quand les gens ne comprennent pas, ou ne font pas l’effort de comprendre, ni d’écouter attentivement.

Selon divers témoignages, cela est ressenti comme une maltraitance, par la personne phobique ou ayant des troubles anxieux, qui en est inconsciente. Néanmoins le ressenti est réel et très difficile à supporter.

Cette Maltraitance psychique inconsciente, se ressent en écoutant les paroles d’un esprit critique, ou, d’une personne qui pense aider le sujet ayant des troubles anxieux en lui donnant son avis, qui est nécessairement négatif, et sans qu’il soit étayé par une quelconque étude scientifique.

Mais cette souffrance psychique ressentie, alors, par le sujet anxieux peut augmenter, avec un ressenti supplémentaire d’incompréhension, et un sentiment de manque d’aide de la part, des autres !!!  De plus, certains proches sont  aussi fermés, voire, obtus et peuvent rendre  la personne encore plus malade en la culpabilisant très fortement, et en lui indiquant que ce problème psychique n’existe pas !

Cette situation peut se traduire, aussi, dans le cadre de regards désapprobateurs.

C’est un mal-être psychique intensifié, qui peut se traduire aussi par un blocage, qui ne permet plus  pour certaines personnes à chercher une autre voie, plus communément, « à s’en sortir ».

Ce blocage peut empêcher de consulter un professionnel, avec comme conséquences d’augmenter le symptôme, ralentir l’apprentissage pour apprendre à surmonter ses peurs ainsi que de ralentir la guérison, voire ne pas entraîner une possibilité de guérison. 

Ces conséquences nous amènent à des réflexions essentielles :

°Accuserait-on une personne ayant une jambe cassée de ne pas participer à une course à pied ?

L’entourage, parfois devient maltraitant inconsciemment.  Il veut  aider la personne en lui donnant, ce qui lui semble être de bons conseils. 

Exemple : Il faut avoir de la volonté… ce trouble n’existe que dans la tête etc.

.° Les gens  de l’entourage sont-ils à l’écoute ?  Qu’est-ce qu’ils ressentent ?  Sachant que le ressenti n’est pas le même selon les personnes.

°Concernant les personnes phobiques ou ayant des troubles anxieux : Que ressentent-ils quand l’entourage n’est pas à l’écoute ?

Le degré de leur souffrance psychologique est différent selon :

  • – L’intensité de la phobie ou d’un autre trouble anxieux.
  • – Le caractère de la personne.
  • – Ou le sentiment de rejet, d’incompréhension.

Cet état de fait peut, en effet, entraîner un sentiment de « Maltraitance inconsciente » avec un comportement négatif de l’entourage comme indiqué plus haut. Tout est possible dans l’entourage, et tout est vécu comme une incompréhension profonde qui peut s’apparenter à de la maltraitance bien qu’inconsciente,  enfin espérons le !

Les proches ont, en effet, un rôle prépondérant surtout pour les phobiques qui ont besoin d’être rassurés ** en permanence, ainsi que pour certains autres troubles anxieux.

Personnellement, j’ai ressenti de l’incompréhension de la part de la population et, même de médecins qui ne connaissaient pas les techniques cognitives et comportementales pour surmonter « la phobie », parce que, précisaient ils,  On ne leur avait pas enseigné ce nouveau mode d’approche.

Ne trouvant pas de solutions, Je suis allée en Angleterre où j’ai eu la chance de pouvoir  rencontrer le professeur en psychologie Paul Salkovskis, à l’Université  d’Oxford, de renommée mondiale pour ses recherches sur les phobies, les troubles anxieux et ses traitements. J’ai pu, aussi, me rendre dans des associations de Phobiques en Grande Bretagne et j’ai compris le fonctionnement des exercices mis en place pour surmonter ce trouble anxieux. L’importance de l’entourage participe pleinement au succès de ces méthodes, en aidant et soutenant la personne anxieuse et, en prenant part ainsi à la réussite des exercices et du traitement. (Il en était de même en Suède, Finlande et aux Etats-Unis)

Nous constatons que chaque personne a sa propre façon de réagir.

Des solutions sont possibles.

Ainsi,  un entourage bienveillant et à l’écoute, comme dans les associations Britanniques peut inciter :

  • – A aller voir un psychologue et un psychiatre.
  • – A aider les personnes, ayant ces troubles anxieux à surmonter leurs peurs, 
  • – A se soigner, à faire des exercices progressifs de mise en situation.

C’est pour cela que l’écoute par l’entourage et l’entraide mutuelle avec un autre sujet phobique ou ayant d’autres troubles anxieux  est très importante. Si  l’entourage est compréhensif, Le trouble ne devrait pas s’amplifier selon les témoignages.

En conclusion :

Heureusement, à l’heure actuelle, de plus en plus de professionnels prescrivent des traitements adaptés. Par ailleurs, le grand public est de mieux en mieux informé, surtout dans les grandes villes, et commence à accepter l’existence de ces troubles anxieux. Mais il reste encore beaucoup de travail à effectuer dans le domaine de la communication.

Soulignons, la proportion restante, encore importante, de l’entourage à ignorer le symptôme.

  • L’empathie doit être de mise.
  • L’écoute est primordiale pour amener la personne en souffrance à trouver elle-même sa solution, et à ne pas lui imposer ce que l’entourage ferait pour lui-même.

Christyane Paul Septembre 2023

Vice Présidente Nationale de la FNAPSY

(Fédération Nationale d’Associations d’Usagers en Psychiatrie)

 

Références :

*Pattern of Reassurance-related Behaviours in OCD and Anxiety Disorders

Paul Salkovskis University of Oxford -2012

*Reassurance positives effects, by koboris&Salkovkis – University of Oxford -2013 .