Professionnel-les de la relation d’aide, de l’éducation spécialisée si nous nous souhaitions le meilleur pour 2022. Du bien-être et de la reconnaissance. Il nous reste du chemin à parcourir pour y arriver, me direz-vous. j’en suis convaincu et il suffit de prendre la loi 2002-2.

Vingt années viennent de s’écouler, le moment de jeter un oeil dans le rétro. Pour celles et ceux qui vécurent son arrivée, que d’interrogations se posèrent, d’inquiétudes animèrent les débats dans les équipes. Et aujourd’hui ?

Je peux lire dans de nombreux écrits professionnels, cette même et unique phrase qui semble pour eux résumé la loi : “La personne doit être mise au centre de son projet”… Comme une plante verte au milieu de la table !

Je rencontre dans mon métier de formateur des travailleurs sociaux qui m’évoquent la distance nécessaire à préserver dans l’accompagnement. Je pose toujours cette question “Comment mesurez-vous cette distance ? La réponse reste souvent imprécise.” Je m’interroge en conséquence sur le sens vivant de cette relation. Et comment favoriser un contexte favorable aux compétences si le professionnel ne s’engage pas ?

Voici quelques mois, j’échange avec une directrice-adjointe qui me dit, je la cite : “Que les familles accompagnées sont différentes de nous. Eux auront toujours besoin d’un professionnel. Pas nous !”
Une autre professionnelle s’interroge sur la capacité d’une personne à employer certains mots. “C’est sûrement quelqu’un d’autre qui lui aura soufflé” Affirme-t’elle. Précarité était le mot….

Un autre jour, une cheffe de service demande aux familles de quelle couleur, souhaitent-elles que la salle où elles se retrouvent, soit repeinte ? La majorité choisit le bleu. Quelques semaines plus tard, la blancheur des murs se transforme en gris au grand désarroi des familles. La responsable se justifiera en précisant “Qu’elle adore la couleur taupe”. Quelle bel exemple de participation Citoyenne…

Par ailleurs, lorsque j’interpelle les équipes sur comment elles accompagnent, un certain nombre de professionnels m’énumère la liste des outils administratifs que la loi met à disposition. Une dérive vers une technocratisation des pratiques qui constitue une ouverture aux injonctions de rentabilité, à une stricte vision économique du social . Certains heureusement voguent à contre-courant.

Certes, les équipes, les organisations prennent conscience depuis ces dernières années qu’un travail sans la personne devient impossible.
Mais les directions devraient comprendre qu’une institution, un service ne peuvent avancer sans les salariés, sa première richesse. A l’inverse, si ceux-ci se retrouvent isolés, malmenés, non-considérés, alors les publics connaissant déjà la spirale de l’exclusion le seront davantage.
Belle année professionnelle