L’objectif actuel de l’école en France est le savoir en soi.

Elle ne forme pas des compétences comme des acquis personnels des élèves, mais les forme à enregistrer des savoirs. La preuve : pour apprendre les savoir-faire, l’école vous envoie où ??? en stage chez un professionnel !

Par exemple on y apprend des « faits » comme : « la terre est ronde », « la terre tourne autour du soleil », des dates comme 1515, 1789, des formules comme A²+B² = A² + 2AB + B²… C’est le savoir empirique, mesurable, celui que l’on peut évaluer avec des questions comme des QCM ou des exercices d’explications qui ne doivent que très rarement mettre en jeu une réflexion en dehors de l’application pure de la règle.

Le bon élève Français à « principalement » une bonne mémoire. Mais de quoi vous servez vous au quotidien de vos 20 années sur les bancs ?

La compétence de « savoir pourquoi » ou de « savoir montrer » que la terre est ronde par exemple n’est pas un objectif premier, seulement un mal nécessaire pour vérifier le savoir.

Au fait, si on vous demande par exemple de « démontrer que la terre est ronde », comment feriez-vous ?

On pourrait épiloguer sur diverses conditions mathématiques, Eratosthène ou encore la projection de l’ombre de la terre sur la lune… mais en fait il n’y a pas grand-chose de franchement assez convainquant pour épater un platiste…

Il existe pourtant une expérience facile et discriminante : si la terre est plate, quel que soit la position de l’observateur, les étoiles tourneront toujours dans le même sens, et toujours autours du pôle Nord.

Or en voyageant vers le pole sud, on constate que dépassé l’équateur, elles tournent dans le sens inverse, autours du pôle Sud, cela est ABSOLUMENT impossible avec une terre plate.

L’école formant à SAVOIR, et non à « COMPRENDRE » ou simplement à « DISCERNER », c’est la porte ouverte à celui qui apportera des arguments massues, appel à l’autorité, à la masse, et tous les biais cognitifs et trucages possibles de l’information, du savoir.

Les élèves et le savoir

Pour simplifier nous allons discerner des catégories. Je sais que ce n’est ni vrai, ni bien de classer les gens, mais il faut, avec les précautions d’usage, synthétiser le propos pour apporter un éclairage a un problème qu’il sera toujours loisible de compliquer et de creuser ultérieurement…

Mettons qu’il y a deux sortes d’élèves.

Ceux qui sont adaptés à la méthode scolaire du savoir, et qui forment grosso modo 50 % d’une classe d’âge, et ceux qui n’y sont pas adaptés.

Autrement dit ceux qui ont plus de 10/20 de moyenne et ceux avec moins de 10.

Plus on est loin de 10 et plus on appartient fortement à l’un des deux groupes. Beaucoup d’élèves sont « près de 10 » et sont parfois dans un groupe, parfois dans l’autre, suivant la matière, le prof, l’âge, le contexte familial…

L’école aiment ceux qui ont plus que 10…

Elle déteste ceux qui ont moins que 10.

Pour cacher le déchet considérable que génère notre modèle d’instruction, les notes au bac sont relevées au point où 80% d’une classe d’âge obtient le bac.

Pour bien comprendre, c’est l’équivalent de placer la moyenne à 4/20, tout en disant que cette note est un 10…

Le tri s’effectue ensuite à l’université.

Parmi les élèves nous ne nous intéresserons pas aux « bons », ils sont « sortis d’affaire, tout au moins jusqu’à leur entrée en vie active…

Et les atypiques alors ?

Une fois encore il nous faut classifier une population… Nous prendrons les mêmes précautions : ce n’est ni vrai ni bien de le faire.

Parmi les élèves, ne parlons pas des « bons ». Donc les atypiques qui n’ont pas de problèmes ne sont pas l’objet de notre propos : ils ont soit des stratégies, soit des mécanismes de compensation qui leur permettent, vis-à-vis de l’école, de passer pour des enfants « normaux ».

Dans les mauvais élèves il y a toutes les catégories de difficultés.

Les TDAH qui ont une mémoire de travail défectueuse,

Les hypersensibles qui ne retiennent que ce qui les affecte (en positif ou en négatif)

Les HPI qui cherchent à comprendre les liens et les causes plus que les dates ou les noms…

Les déficients, qui n’ont pas la structure cognitive pour profiter du savoir.

Un enfant paresseux ça n’existe pas. C’est une catégorie purement inventée par les professeurs qui ne sont pas capable d’intéresser leur élève.

« Peut faire mieux », « arriverait à quelque chose s’il ouvrait ses cahiers », « capable, mais… »

Par contre un enfant qui ne s’intéresse pas à un savoir, ou qui fait un blocage (à cause du prof, du contexte familial, d’une maladie, d’un handicap…) ça, ça existe…

Les « atypiques » de l’école, se sont tous ceux que l’école n’arrive pas à faire passer le baccalauréat malgré le truquage des moyennes… https://fr.wikipedia.org/wiki/Baccalaur%C3%A9at_en_France

Ils sont 20%.

20% de 70 millions de Français.

Ça fait beaucoup.

On appelle ça une « grosse minorité »

Car contrairement à l’Allemagne (33% on le diplôme) ou la suisse qui elle ne donne ce passe qu’à 20% de sa classe d’âge, en France, ne pas avoir le bac est un problème, car l’accès à l’emploi est largement basé sur le diplôme…

Le diplôme critère de sélection.

Divisons le monde en deux catégories : le monde ou l’accès à l’emploi est basé sur la compétence, et celui ou l’accès à l’emploi est basé sur le savoir.

Dans le monde Anglo-Saxon, l’accès est basé principalement sur la compétence démontrée.

Allez voir un employeur, montrez-lui ce que vous savez faire et il vous embauche. Evidement avoir un diplôme (de Harvard ou de Cambridge…) permet d’éviter la sélection du recrutement par les RH, car il délivre outre le papier cartonné richement ouvragé, un alumnis, un carnet de contacts valant passe-droit, est c’est heureux, car le diplôme de ces prestigieuses universités n’a pas de valeur opérative, et il serait bien difficile à la plupart de ces jeunes gens de démontrer leur valeur professionnelle, chose qu’ils exigent pourtant de leurs ouvriers.

On note que beaucoup de créatifs et de patrons de start up sont sortis de ces universités avant leur diplôme et s’en vantent haut et fort.

Mais en France, pour accéder au premier entretien RH, la plupart du temps il faut disposer du sésame LMD : « niveau 3 », « niveau 5 », ou « niveau 7 », entendons 3, 5 ou 7 ans après le bac, car il faut le préciser le bac tout seul ne vaut pas tripette : il n’est ni une preuve de savoir (les RH ne sont pas des débiles mentaux et quand 80% des élèves l’ont…), ni une preuve de savoir faire (que l’on obtient par les filières techniques et technologiques) …

Vous pourriez objecter « par pour les métiers techniques » … Mais si, pour être barman ou caissier au supermarché, il faut également un diplôme qui certifie qu’on est capable de porter une bière sur un plateau ou taper sur une caisse enregistreuse…

Sinon ?

Et bien sinon on se trouve dans la case « on vas vous exploiter ».

En effet, le diplôme, chichement accordé par une école n’a pas pour but de garantir un savoir faire (comment le ferait-il puisque seul le savoir est mesuré ?), mais garantir un « grade », un « échelon » dans un barème salarial.

Et ceux qui n’ont pas de diplôme sont juste au-dessous de la grille, sous le premier barreau de l’échèle sociale, dont la hauteur a été calculée pour qu’il reste toujours une main d’œuvre docile et exploitable à l’envi.

Les neuro-atypiques

Nous avons vu dans un précédent article que les atypiques ne sont que peu différents du reste de la population vis-à-vis des savoirs. Il y en a qui réussissent à l’école et ont des diplômes et d’autres qui ne réussissent pas nous verrons ces derniers plus loin.

Parmi ceux qui réussissent la plupart soit ne savent pas qu’ils sont atypiques, soit le vivent parfaitement bien… Nous ne nous intéresserons pas à ceux qui vont bien. Notre seul souhait est qu’ils continuent à aller bien !

Mais quelques-uns sont à la limite. Ils ont réussi par force ou par ruse a s’insérer dans le monde professionnel, et puis un jour patatras.

Un incident familial, un incident professionnel, une maturation intellectuelle qui vient comme la sagesse avec l’âge… Et ils ne sont plus à leur place.

Et là, le mode professionnel français, avec son code LMD devient un très gros obstacle (surtout après 45 ans).

En effet, avec leur diplôme ils avaient un métier.

Mais s’ils ne sentent plus le gout de vivre de leur métier, ils n’ont plus rien.

Comme ceux qui n’ont pas de diplôme…

Autrefois il était presque impossible de changer de métier durant une vie.

Puis dans les années après-guerre, les opportunités et les changements technologiques ont tellement bousculé les choses qu’il est presque devenu impossible de faire le même métier toute sa vie…

Mais les RH sont restées bloquées au moyen âge sur les corporatismes et les diplômes.

Et c’est désormais un problème.

L’état a tenté de promouvoir la formation professionnelle, les reconversions…

Ce n’est ni simple ni facile de reprendre des études à 45 ans… Surtout pour ceux qui n’ont pas fin les leurs a cause de leur neurodivergence !

La solution de tous atypiques ?

Pour Tous Atypiques, le problème ne se pose pas en catégories.

Il n’y a pas « les atypiques » d’un côté, diagnostiqués, dépisté ou seulement allégués, et les « normaux » de l’autre…

Il y a « ceux qui vivent bien leur atypisme « en ce moment », et les autres.

Et ces autres sont dans une difficulté morale, psychologique, sociale, professionnelle et souvent familiale difficile.

Pourtant c’est à eux que l’organisation du travail en France demande de faire en plus un effort pour retourner en formation…

Tu as échoué au Level 1 ? Essaye le Level 2 !

Notre proposition est très simple tout en étant bien délicate à mettre en œuvre. Elle consiste à créer une institution, qui nous l’espérons sera un jour reconnu, pour permettre de délivrer le précieux sésame LMD non pas a la suite d’un nouveau cycle de savoir sur un banc scolaire, mais sur démonstration de compétence par un outil purement factuel et si possible automatisé.

Je remplis un « cahier de compétences » (un dossier d’admissibilité),

Le responsable de validation des compétences professionnelles vérifie mes aptitudes via des mises en situation et des entretiens

L’institution me délivre un « équivalent » Licence, Master ou Doctorat attestant que je suis tout aussi capable d’exercer l’activité que je choisis qu’un jeune fraichement diplômé de ce niveau.

Evidement cela ne résoudra pas les métiers protégés, ou ceux pour lesquels un tour de main est nécessaire : on ne peut pas déclarer plombier un reconverti qui ne connais pas les normes applicables dans son domaine, tout de même, non ?

Tiens combien de plombier les connaissent au fait ?

Que dire d’un coiffeur…

L’institut de Formation Tous Atypiques est en cours de création, et il délivrera des VAPP permettant à qui en aura besoin de changer de filière métier sous réserve qu’il en ait les compétences…