Je ne suis pas du genre qui s’affole, ni du style complotiste , mais ajoutez ceci à cela et nous faisons un pas de plus vers une démocratie à l’Athénienne antique, c’est-à-dire vers une gouvernance où seuls les élites votent et édictent leur bon vouloir.

Emmanuel Macron a évoqué vendredi 23 juin 2023 un “consensus complet” pour “réformer en profondeur” le système financier mondial, afin de le rendre “plus efficace, plus équitable“, en clôture du sommet de Paris dédié à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique (1)
et
en ce même 23 juin, la Commission et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont sur le point d’annoncer le lancement d’un partenariat historique dans le domaine de la santé numérique. (2)

Pour comprendre comment on en est arrivé là, il faut peut-être revenir un peu en arrière.

Nous sommes en 1946, «  Winston Churchill, qui fut Premier ministre britannique était attaché à l’idée d’une intégration européenne et fut l’un des premiers à appeler à la formation des «États-Unis Europe» (3).
Si de Gaulle en 1944 parle de l’Europe ce n’est qu’en 1947 qu’il l’a définit “J’entends une Europe formée d’hommes libres et d’États indépendants, organisée en un tout susceptible de contenir toute prétention éventuelle à l’hégémonie et d’établir entre les deux masses rivales l’élément d’équilibre dont la paix ne se passera pas” .
Et finalement se sera pour couper l’herbe sous les pieds de l’Angleterre qu’il écrira en 1948 “Nul plus que moi n’est convaincu de la nécessité de construire l’Europe… Entre une Europe que sollicite le Commonwealth et une Allemagne qui se cherche, j’ai toujours pensé que la France était destinée par sa géographie même à promouvoir l’Union européenne” . (4)

Et ce fut de Gaulle qui gagna la bataille, mais pas cette guerre là, car où est cette Europe de nations souveraines qu’il avait dans la tête ?

Mais comment contrer cette Europe qui inquiète le bloc anglo-saxon et dans laquelle la Grande Bretagne est entrée à reculons ? N’oublions pas que la Grande Bretagne n’a jamais vraiment fait partie de l’UE. Sa monnaie est restée la livre sterling et sa cotisation à l’Europe n’a jamais été celle qu’elle aurait dû donner.

Les batailles dans les couloirs continuent donc et à l’instigation de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, en novembre 1988, à la demande des chefs d’État et de gouvernement réunis alors dans le G7 (États-Unis d’Amérique, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Canada, Italie) le GIEC est créé.

Quelles furent les motivations de ces chefs d’État et de gouvernement ? Officiellement « il était exclu que la conférence de Rio travaille à une Convention Climat sur la seule base des analyses du Programme des Nations unies pour l’environnement, soupçonné d’être sous la coupe d’écologistes peu favorables à l’industrie. ». (5)

Mais que s’étaient-ils dit à huit clos ? On peut penser sans trop se tromper que c’était pour contrecarrer ce qui arrive aujourd’hui. Une main mise mondialisée, alors que « First America » et « Dieu et mon Droit »(le Droit anglais) étaient leur priorité.

Mais petit à petit, au fur et à mesure des changements de gouvernements et sous la pression du qu’en dira-t-on, car ce n’est que cela … le qu’en dira-t-on ! Faire plaisir pour se faire réélire. Faire plaisir pour durer, pour avoir le pouvoir, sans se rendre compte de ce que le diable cachait dans les détails. On a laissé le serpent rampant de la mondialisation se mettre en place.

La possibilité de voyager à (relativement) bas prix aux quatre coins de la terre a été le premier grand pas vers la mondialisation. La lutte contre le réchauffement climatique est le second parce que les nuages n’ont aucune frontière, pas plus que la pollution ou le climat. Nous ne l’avons pas vu arriver trop content de voyager, d’abolir les frontières, de connaître le monde.

On arrive aujourd’hui, à ce que notre Président propose, qui n’est que la suite logique de ce qui se passe et c’est une catastrophe pour notre république, pour des nations entières, alors qu’il est dans la ligne droite des directives au niveau mondial, si l’on considère que l’OMC, l’OCDE, l’OMS, l’ONU, l’UNESCO et tous les autres sans compter l’Europe (qui n’est que l’intermédiaire entre eux et nous), dictent déjà ce que nous devons faire.

Alors que faire ?

Soit nous courbons l’échine devant une gouvernance que nous n’avons pas élu, soit nous nous reprenons en main sachant toutefois que nous ne représentons même pas un pour cent de la population mondiale.

Mais, comme le disait ma mère, « c’est quand tu es le dos au mur que tu es la meilleure ». On n’a pas de pétrole, mais on a des idées. Soyons les meilleurs.

Références

(1) https://www.lexpress.fr/environnement/pacte-financier-mondial-ce-quil-faut-retenir-du-sommet-de-paris-pour-le-climat-62ITT5JE3JDUDAILARPMTMUFCM/#:~:text=Emmanuel%20Macron%20a%20évoqué%20vendredi,pauvreté%20et%20le%20changement%20climatique.
(2) https://france.representation.ec.europa.eu/informations/sante-numerique-la-commission-et-loms-annoncent-une-initiative-historique-pour-renforcer-la-securite-2023-06-05_fr?fbclid=IwAR31Lx5FijGxrRAM–okF87thpWgQY4SDTeV_-OWT1ZMmhmuUMhDIVsCn70
(3) https://european-union.europa.eu/principles-countries-history/history-eu/eu-pioneers/winston-churchill_fr
(4) Discours prononcé à Lille le 29 juin 1947, in Discours et Messages, pp. 87-88 https://www.touteleurope.eu/fonctionnement-de-l-ue/biographie-charles-de-gaulle-l-europe-de-la-reconciliation-1890-1970/
(5) De Ronald Reagan, le héraut de la révolution conservatrice et du « moins d’État ». De Margaret Thatcher qui, des années plus tard, expliquait s’être fait berner par son conseiller scientifique John T. Houghton. De François Mitterrand, dont la fibre écologiste n’a jamais été évidente. Ils se sont retrouvés sur une idée : devant la mise en cause possible de la base énergétique de leur puissance, en particulier celle du pétrole pour les États-Unis d’Amérique, il était exclu que la conférence de Rio travaille à une Convention Climat sur la seule base des analyses du Programme des Nations unies pour l’environnement, soupçonné d’être sous la coupe d’écologistes peu favorables à l’industrie. Certains pouvaient y ajouter des intérêts immédiats, comme Margaret Thatcher engagée dans une lutte à mort contre le syndicat des mineurs de charbon. Condamner le charbon plus émetteur de CO2 que le gaz de la mer du Nord au kWh produit, au nom des intérêts supérieurs de l’humanité, ne pouvait que lui plaire
https://www.lemonde.fr/blog/huet/2023/03/15/le-giec-adopte-son-6eme-rapport-de-synthese/