Suite au projet de loi d’initiative parlementaire déposé par une députée, le Sénat canadien vient d’adopter à l’unanimité une loi importante et non partisane sur la formation des juges aux violences domestiques et sur le contrôle coercitif (1) dans les relations intimes et familiales.
La loi porte le nom de Keira Kagan, une enfant de quatre ans qui a été retrouvée morte, avec son père, en 2020, dans ce qui semblait un meurtre suivi d’un suicide. La fillette avait été laissée à la garde du père.
« La nouvelle loi prévoit également la surveillance électronique comme condition de libération possible pour les personnes accusées de violence domestique. Cette condition s’appliquera lorsque les juges estiment que la libération sous caution d’un accusé pourrait mettre en péril la sécurité d’autrui. » (1)
Pourrait-elle être non seulement adoptée par notre Assemblée Nationale, mais mise en pratique pour sa partie formation sous forme de colloques, alors que nous manquons cruellement de magistrats et que la justice manque de moyens ?
Policiers et gendarmes commencent à être formés à la prise en charge des victimes de violences intrafamiliales, mais là aussi, manque de moyens et cela concerne toujours le fait accompli. (2)
Mettre à l’abri les victimes, les aider, c’est essentiel et impératif. Mais qu’en est-il de la prévention ? Pas seulement la possibilité d’un appel à un numéro de téléphone et d’une aide passant les ¾ du temps après un passage devant un juge, mais d’une vraie prévention.
Car dans ces situations, il vaut mieux prévoir que guérir.
Il existe déjà en France les signalements faits par les enseignants, les assistants sociaux, les médecins. Signalements parfois contestés par les familles elles-mêmes car empiétant sur la vie privée. Ces signalements préventifs qui ont une suite judiciaire ne concernent que les mineurs.
Alors que faire ? (3)
Commencer par sortir ces personnes de leur isolement physique et/ou moral, en leur donnant la possibilité de rencontrer d’autres personnes, avec des groupes de paroles, des formations, et de l’information. (3)
Pour cela, les assistants sociaux, la police, la gendarmerie, les associations, le personnel soignant sont des aides précieuses à ne pas négliger. Sans oublier le voisin, la voisine, la famille, le commerçant. Se prendre une porte dans l’œil, n’est plus une excuse, il faut maintenant changer de logiciel. La rencontre où l’on peut échanger quelques paroles de vive voix vaut tous les SMS, tous les réseaux sociaux.
Apprendre à maîtriser les pulsions.
Peut-on empêcher les gens d’avoir des pulsions violentes sans leur donner de médicaments ?
Le sport peut être une échappatoire. Nous ne faisons plus assez de sport. De celui qui fait bien transpirer ; de la course, de la boxe, … ou de ceux qui apprennent à garder son sang froid comme le judo.
La toile d’araignée
Tout peut participer à un climat d’agressivité, depuis « une journée de merde » jusqu’à la non maîtrise des pulsions, en passant par celui qui souhaite imposé son pouvoir par la force.
Tout peut participer à un climat serein du « vivre ensemble » comme la gestion du stress, l’entraide, la formation, l’éducation, les besoins de sécurité, de justice, financiers … satisfaits.
Nous avons simplement le choix. Il suffit d’une volonté politique, mais aussi de la volonté de chacun.
Références :
(1) Qu’est ce que le contrôle coercitif ? https://www.causette.fr/feminismes/debats/le-controle-coercitif-cette-notion-qui-pourrait-revolutionner-la-lutte-contre-les-violences-conjugales
(1 A) https://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/2023-04-19/loi-de-keira/les-juges-suivront-une-formation-sur-la-violence-familiale.php
(2) https://www.madmoizelle.com/violences-conjugales-la-police-enfin-formee-a-deconstruire-ses-stereotypes-1449131
(3) https://cercle-sully.org/lutter-contre-la-violence-du-conjoint/