En 2019, le secteur de l’énergie représente 2 % de la valeur ajoutée en France. Les ménages, les entreprises et les administrations ont dépensé 167 Md€ en 2018 pour satisfaire leurs besoins en énergie. Un ménage a dépensé en moyenne 1 552 € en énergie pour son logement, dont un peu moins d’un tiers de taxes, et 1 569 € en carburants, dont 59 % de taxes. En 2019, dans un contexte de prix internationaux en hausse, l’énergie pèse à hauteur de 44 Md€ dans le déficit commercial de la France. 1

Les énergies fossiles sont aujourd’hui la principale cause de la baisse de notre pouvoir d’acheter. Elles sont aussi la principale cause du déficit de notre balance commerciale qui en 2021 avoisine les 90 milliards. 2

Des raisons géopolitiques sont invoquées tels le conflit au Yémen, un risque d’invasion de l’Ukraine. et des interruptions de production. en Libye, au Nigeria, en Angola, en Équateur et, plus récemment, au Canada en raison du froid extrême, ainsi qu’une plus forte demande alors que les pays producteurs refusent d’augmenter leur production.

Ces raisons ne sont pas fausses, sauf que ces raisons existaient avant la reprise de l’économie qui n’est pas, quant à elle, repartie à un niveau supérieur à ce qu’elle était avant les confinements.

Le prix du baril était plus élevé en 2008 que maintenant alors qu’à la pompe il était moins cher. Vous direz que depuis les salaires ont aussi augmentés et qu’il est donc normal que les prix aient augmentés.

Nous devons pour diverses raisons toutes plus importantes les unes que les autres, changer nos comportements de consommation et de qualité de vie. Alors, comme ce sont les GES (gaz à effet de serre produit notamment pas la consommation de pétrole qui faut d’ici 2030 réduire drastiquement, quel meilleur moyen que la hausse de tout ce qui concerne ce produit ?

Quelles que soient les causes de l’augmentation du prix des énergies, nous avons comme conséquence l’obligation de réduire notre dépendance à celle-ci et de réduire notre consommation.

Sauf que nous voyons que changer ces comportements lorsqu’on n’a pas d’autres propositions creusent non seulement les inégalités parce que rien n’a été prévu avant de prendre cette décision, mais suscitent aussi le mécontentement.

Les objectifs de la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) 3 4

« Le bouquet énergétique primaire 5 réel de la France se compose de 40 % de nucléaire, 29 % de pétrole, 15 % de gaz naturel, 12 % d’énergies renouvelables et déchets et 3 % de charbon. Le bois-énergie, qui représente la quasi-totalité de la biomasse solide, demeure la première source d’énergie renouvelable consommée en France, loin devant l’électricité d’origine hydraulique. Son principal usage est le chauffage ».

La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe les objectifs suivants de réduction de la consommation d’énergie par rapport à 2012 :

  • consommation finale d’énergie : – 7,5 % en 2023 et – 16,5 % en 2028 ;
  • consommation primaire de gaz naturel : – 10 % en 2023 et – 22 % en 2028 ;
  • consommation primaire de pétrole : – 19 % en 2023 et – 34 % en 2028 ;
  • consommation primaire de charbon : – 66 % en 2023 et – 80 % en 2028.

« La directive 2009/28/CE fixe pour la France un objectif de 23 % d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie à l’horizon 2020. La part des énergies renouvelables a progressé de 8 points depuis 2005 et atteint 17,2 % de la consommation finale brute d’énergie en 2019. Cette hausse résulte, d’une part, de l’augmentation importante de la consommation finale brute d’énergies renouvelables, conséquence des investissements réalisés pour en favoriser le développement, et, d’autre part, d’une baisse globale de la consommation finale brute d’énergie ».

Vers quelles énergies se tourner ?

On voit bien que l’éolien et le photovoltaïque sont des énergies d’appoint. Non négligeable, certes, mais aussi non pilotable, car dépendant soit du vent, soit de la lumière.

Les biomasses, le bois, sont certes des énergies renouvelables, mais il faut environ 20 ans minimum pour que l’arbre atteigne une taille raisonnable. Les déchets provenant de l’agriculture devraient retourner à la terre pour l’enrichir et éviter les produits chimiques.

Le nucléaire, le plus raisonnable parce que celui à moindre rejet de CO². C’est lui, qui pour le moment nous permet d’avoir tous les jours lumière, chauffage et de faire tourner les usines.

Les déchets nucléaires ne sont pas un petit problème que l’on peut laisser de côté,. Sur un site gouvernemental, 6 on apprend que plus de 17 000 tonnes de déchets radioactifs provenant des sites français ont été immergés dans les océans.

La découverte et l’utilisation de la radioactivité ont engendré la production de déchets :

Lorsqu’on parle de déchets radioactifs, immédiatement on pense centrales nucléaires, sauf que ce terme regroupe des déchets très divers, des vêtements à la ferraille en passant par de l’outillage ou des matériaux. 90% sont devenus des déchets radioactifs parce qu’ils ont été contaminés par des atomes radioactifs. 7 Seul « les déchets issus du traitement du combustible nucléaire usé représentent l’essentiel des 10 % restants. Fortement radioactifs, leur durée de vie peut s’étendre sur plusieurs dizaines de milliers d’années ». 8 « Compte-tenu de leur durée de vie, la loi prévoit leur transfert dans le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo). Construit à la limite des départements de Meuse et Haute-Marne, Cigéo devrait ouvrir ses portes en 2035 ».

La question qui se pose est de savoir si une nouvelle technologie ne pourrait pas les prendre en charge pour produire de l’électricité, avec des centrales à sel fondu. Nous aurions à ce moment là un important réservoir de matière qui nous éviterait de dépendre à terme de l’empire économique chinois pour l’extraction des mines 9 qui petit à petit passent entre leurs mains.

Si nous ne trouvons pas une nouvelle technologie nous permettant de nous servir de ces déchets, nous devrons donc envisager à court terme de nous passer du nucléaire, et même de réduire drastiquement notre dépendance à l’électricité L’éolien et le photovoltaïque ne pouvant être des sources continues pilotables, mais seulement d’appoint.

Il y a une bonne dizaine d’années, j’avais assisté à une conférence au Palais de la Découverte à Paris d’un chercheur au CNRS sur la transmission d’énergie par micro-ondes ou par laser pour envoyer de l’énergie solaire à une très grande antenne sur Terre où elle pourrait être utilisée à la place de sources d’énergie conventionnelles et polluantes. 10 Cette technologie était en compétition avec une méthode un peu identique, mais plus risquée par la Chine. Peut-être est-ce là une solution ?

1https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2020-11/datalab_70_chiffres_cles_energie_edition_2020_septembre2020_1.pdf

2https://www.europe1.fr/economie/la-france-accuse-un-deficit-commercial-de-847-milliards-deuros-en-2021-un-record-historique-4092674

3https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-des-energies-renouvelables-edition-2020

4https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/bilan-energetique-2020/pdf/bilan-energetique-de-la-france-pour-2020.pdf

5) l’énergie primaire est l’ensemble des flux d’énergie mesurés depuis l’acquisition des énergies primaires (production locale et importation) jusqu’à la consommation finale, en passant par les conversions d’énergies primaires en énergies secondaires : produits pétroliers obtenus par raffinage du pétrole brut, électricité produite dans les centrales électriques, etc. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mix_énergétique

6https://www.vie-publique.fr/eclairage/18465-nucleaire-comment-traiter-les-dechets-radioactifs

7https://recyclage.ooreka.fr/astuce/voir/300307/dechets-radioactifs-definition-et-traitement

8https://www.edf.fr/groupe-edf/produire-une-energie-respectueuse-du-climat/l-energie-nucleaire/edf-une-expertise-nucleaire-unique/la-gestion-des-dechets-radioactifs

10https://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_solaire_orbitale