La base de la démocratie participative est le vote

Qui dit vote, dit participation. Sauf que, en 2002, la forte contestation à gauche élimine Lionel Jospin et propulse le Front National au second tour de l’élection Présidentielle face à un Chirac qui l’emporte avec un score de Corée du Nord. C’était le fameux « 21 avril ». Aucune leçon n’a été tirée de ce premier coup de semonce.

Les récentes élections ont également prouvé les limites d’un système où le vote ‘’Contre’’ aura été érigé en véritable mot d’ordre, devenant parfois même le seul projet politique des candidats du second tour. Dans un tel système, et quel que soit le vainqueur du scrutin, les électeurs français en sont toujours les grands perdants car, dans une très large majorité, ils ne font que voter par défaut, contre quelque chose, au lieu de voter pour une offre qui les enthousiasmerait. 

Que change la LOI n° 2014-172 du 21 février 2014 visant à reconnaître le vote blanc aux élections ?

Pratiquement rien puisque les bulletins ne sont toujours pas comptés dans les suffrages exprimés, c’est-à-dire qu’ils ne modifieront pas les pourcentages attribués aux différents candidats. Ils ne peuvent pas influencer sur le résultat de l’élection.

« Les bulletins blancs sont décomptés séparément et annexés au procès-verbal. Ils n’entrent pas en compte pour la détermination des suffrages exprimés, mais il en est fait spécialement mention dans les résultats des scrutins. Une enveloppe ne contenant aucun bulletin est assimilée à un bulletin blanc. »

Voter blanc indique une volonté de participer au débat démocratique mais marque un refus des choix proposés.

En d’autres termes, le vote blanc doit posséder un pouvoir invalidant permettant de révoquer une offre politique qui serait jugée inappropriée.

Que penser du vote obligatoire ?

  • Souvent mis en regard du vote blanc, comme si l’un n’allait pas sans l’autre.
  • Nous sommes tous d’accord sur le fait que le droit de vote est aussi un devoir citoyen, un devoir envers la démocratie.
  • Le premier vote des femmes le 23 mars 1944. Pour les femmes en particulier, ne pas voter c’est faire reculer les droits durement acquis
  • Le vote obligatoire, socialement injuste car l’amende financière qu’il sous-entend punirait davantage les classes inférieures que les électeurs financièrement plus aisés.
  • Politiquement aberrant car il conduirait inévitablement à provoquer le “vote pour n’importe quoi, mais voter quand même” ce qui brouillerait le message des urnes.
  • D’un point de vue purement philosophique, le vote est un acte citoyen libre, consenti et volontaire. En ce sens, le droit de voter doit aussi demeurer le droit de ne pas voter. Il en va de notre liberté d’expression, de penser et d’opinion.
  • Obliger les citoyens à aller voter détournerait l’acte de vote lui-même de tout son sens et des valeurs qu’il entend défendre.

Un vote blanc qui serait reconnu comme suffrage exprimé se suffirait à lui-même pour inciter les électeurs à retrouver le chemin des urnes et faire baisser l’abstention.

Faire renaître la participation plutôt que l’imposer.

Que proposer pour que le vote blanc soit un vote reconnu ?

A l’occasion des élections communales, départementales, législatives, et européennes, le vote blanc représenterait le parti de la société civile sans étiquette.

Tout comme pour n’importe quel parti élu dans les mêmes conditions, les résultats du vote blanc représenteraient un nombre de députés.

Ses représentants seraient tirés au sort suivant une procédure fixée par une loi organique.