A Marseille, le 16 mai 2023 se déroulait la seconde édition du Forum Europe-Afrique. Il était intéressant de s’y rendre car on entend ce qui souvent n’est plus retranscrit dans les journaux. Bien que cet événement fut orchestré par le journal « La Tribune » il leur était reproché cette désinformation : « des médias qui font du bruit, mais pas de l’information. »

On parle de l’Afrique, alors que l’Afrique c’est 54 pays tous différents les uns des autres. Il n’y a pas « une » Afrique, mais « des » Afrique.

Mr. Nasser Kamel, secrétaire général de l’UPM (Union pour la Méditerranée) nous rappelle quelques vérités. L’Afrique a une démographie galopante avec des jeunes qui ont un bon niveau d’éducation (notamment en Égypte, les filles sont meilleures que les garçons) et de l’autre une Europe avec une démographie en crise. Nous faisons face (aussi bien eux que nous) à un défi climatique sans précédent, à une transition énergétique et à des ambitions d’aller vers la neutralité carbone. L’Europe perd au niveau population, mais aussi en marché à une époque où l’on a une Chine qui commence à avoir une place prépondérante dans la géopolitique mondiale.

Pour que cette Europe continue à avoir une place dans le monde de demain, elle doit s’orienter vers une intégration renforcée avec son voisinage, aussi bien au Sud qu’à l’Est, vers de l’emploi sur place, vers des énergies renouvelables propres qu’il est plus logique d’exploiter au Sud qu’au Nord, (Exemple d’une entreprise norvégienne qui importe de l’électricité « propre » vers l’Italie depuis l’Égypte à travers une mobilité intelligente) et non par un management de l’immigration.

L’Afrique a besoin de l’Europe et vice-versa. Doucement l’Europe perd de son poids économique au profit d’une Chine, d’une Russie et d’une Amérique du Sud. Pour gérer le problème de l’immigration qui devient un problème majeur, c’est en créant des emplois en Afrique qu’il pourra se résoudre. On est obligé de travailler ensemble. N’oublions pas que si la Chine devient le premier financier de l’Afrique, la France en reste encore le premier fournisseur.

L’Afrique a pris un temps d’avance par l’innovation issue de ces besoins au quotidien. Elle est devenue la start-up du monde. Il manque à l’Europe cette « agilité »d’adaptation qu’à l’Afrique (sous-entendu trop de réglementations).

Nous sommes un monde en recomposition. Comment allons nous compter dans ce monde dans dix, vingt ou trente ans ?

On dit qu’il faut plus de solidarité entre l’Afrique et l’Europe, notamment la France, plus de moyens pour permettre ces échanges, qu’il faut faire connaître la France à ces jeunes Africains licenciés qui n’imaginent pas qu’il existe des« Blancs » SDF. Ils commencent à se poser la question« que peut-on faire pour la France ? »

Ce n’est pas à travers l’aide au développement qui n’est qu’un goutte d’eau dans un océan, par rapport à ce que le secteur privé peut apporter en valeur ajouté aux deux rives que l’on avancera, mais bien “grâce” au secteur privé.
Sauf que ….
Si le sentiment anti-français grandissant est de plus en plus présent, c’est qu’il commence aux portes des consulats avec les difficultés qu’ont des jeunes diplômés et des hommes d’affaires à obtenir des visas et les refus ceux-ci. Mme Aurélie LAKRAFI, députée des Français établis hors de France Afrique Moyen-Orient propose de faire un test et d’enlever l’obligation de visas aux ressortissants du Gabon et du Congo-Brazzaville. Ces deux pays étant des terres d’émigration et non d’immigration.

Si vous souhaitez en savoir plus c’est ici :
https://forum-europe-afrique.fr