Les gouvernements se suivent et se ressemblent dans l’incohérence. Le gouvernement de M. Macron souhaite mettre en place une énième réforme de nos retraites “jugées injustes” et les remplacer par une retraite à points jugée “plus juste” en instaurant une “retraite universelle”  à carrière identique, droits identiques, mais en gardant le système de répartition.

Sauf que personne ne semble voir que de garder le système de “répartition” tel qu’il existe va devenir au fil des ans ingérable  malgré les réformes qui seront mises en place, son équilibre financier dépendant du rapport entre le nombre de cotisants, le montant des salaires et des prélèvements des cotisations et celui des retraités. Soit nous devrons avoir une courbe exponentielle de natalité, chaque ménage devant avoir par génération un à deux enfants ou plus pour subvenir aux besoins des parents, grands-parents et arrière-grands-parents à entretenir lorsqu’on a des centenaires, soit il faudra faire appel à une immigration massive, soit il faudra trouver d’autres sources de financement.

Ajoutons à cela que si la robotisation et l’I.A. se développent rapidement et remplacent petit à petit l’humain, comment les cotisations seront-elles payées puisque ce sont sur les salaires et non sur le chiffre d’affaires ou les bénéfices que comptent les caisses.

Toutefois, si l’allongement de la vie est une bonne chose, rares sont ceux qui arrivent à la retraite à 64 ou 67 ans en bonne santé. Pour tous les autres se pose bien avant cette échéance certains problèmes, notamment celui de la pénibilité, des accidents du travail, des maladies professionnelles, du handicap … Si l’âge légal de la retraite passe à 64 ans ou plus, d’autres caisses devront prendre le relais avant ; chômage, maladie, handicap. Nous continuerons à avoir des caisses en déficit. Ici, on déshabille Pierre pour habiller Paul.

Ne devrait-on pas avant de vouloir réformer les retraites, traiter en amont un changement de société avec une nouvelle révolution industrielle qui est le numérique en se penchant sur les problèmes des bassins d’emploi, l’urbanisme, les transports … sans oublier le code des impôts.