Ah ! Le pouvoir ! Qu’il soit individuel ou collectif, l’exercice du pouvoir a toujours fasciné les hommes. En fait c’est lui qui mène le monde. Depuis sa naissance, l’humain essaie d’exercer son pouvoir. Les pleurs du bébé ont un pouvoir sur son entourage et il apprend vite à s’en servir. Plus grand, c’est dans les cours de récréation, qu’il essayera d’exercer son pouvoir. L’aîné exercera son pouvoir sur le petit frère ou la petite sœur. On est toujours le « chef » de quelqu’un. Que ce soit dans le cadre de la famille ou du travail. Dans le cadre d’un état ou dans le cadre d’une association marginalisée hors de la société de droit, (maffia, sectes, certaines bandes de jeunes.…).

Le pouvoir, selon la manière dont il est employé peut être nécessaire, propice, bienfaisant, ou malsain, pervers, cruel.

Pour que ce pouvoir s’exerce : « ….Il convient que tout individu ait une histoire, qu’il soit suivi, noté, inspecté…. Bref, contrôlé presque en permanence pour que l’on puisse le jauger – et non plus le juger – apprécier ses aptitudes à mieux faire, à grimper dans la hiérarchie qui devient la règle dans l’armée comme dans l’école, l’université, l’hôpital, la prison. Tout individu doit désormais être sur fiche ou plutôt autant de fiches que nécessaire pour diminuer ses facultés de résistance dans les relations où il est assujetti” *

Tous les supports sont bons pour exercer le pouvoir.

Suggestif, à travers la publicité, les médias, le marketing, la société de consommation.
Obligatoire à travers la loi, la réglementation, les normes.
Soit encore, insidieux, parce qu’il vous rend dépendant par l’alcool, la drogue, le tabac, le sexe, le jeu, le travail, la nourriture…..

La société demande au pouvoir de l’Etat, par l’intermédiaire de la loi, des repères pour définir les limites du pouvoir de l’Etat et des citoyens, car tous les moyens sont bons pour exercer ce pouvoir. Ce même citoyen pense trop souvent, que ce pouvoir sera limité pour les autres, mais pas pour lui. Le pouvoir règne, soit par le contrôle des organismes de l’état, la hiérarchisation, le niveau des revenus, l’éducation, soit par la séduction, le charisme d’un individu, soit par l’agression. Il règne aussi par l’intermédiaire de l’argent, de la corruption. Tout s’achète, et il faut avouer que nous sommes tous achetables moralement ou matériellement, à quelque niveau que ce soit, depuis la mère qui cède par lassitude devant les demandes répétées de ses enfants, au gouvernement d’un état qui « négociera » de très grosses ventes, des achats de matières premières, de matériels, ou des aides.

Big Brother2 et les objets connectés font partie des outils du pouvoir. Ils analysent des milliards de données que les citoyens leurs fournissent sans le savoir et grâce aux algorithmes reviennent vers eux pour leur proposer ce qu’ils doivent acheter, lire ou sur quels sites surfer, c’est-à-dire leur enlever toute possibilité d’exercer leur curiosité et leur libre arbitre, autrement dit ils nous manipulent.

Certains gouvernants exercent leur pouvoir en se maintenant, si ils sont contestés, avec des régimes de plus en plus policiers, puis militaires, jusqu’à susciter une guerre civile qui peut d’ailleurs lui être favorable.

Le pouvoir de tout individu devrait rimer avec responsabilité. Plus de devoirs que de droits. Or le pouvoir va fréquemment avec le sentiment d’ego supérieur, de potentat dictatorial. « Je règne, donc on me doit obéissance, aux autres de se débrouiller et de me servir ; je n’ai aucun devoir, que des droits ». C’est pourquoi trop souvent pouvoir et violence vont de paire.

Violences conjugales
Violences verbales
Harcèlement moral
Harcèlement sexuel
Pédophilie
Agressions
etc……..

Ces différentes agressions en sont les manifestations. L’homme ou la femme agressent pour provoquer l’obéissance par la peur chez leur victime afin d’assurer leur pouvoir. Les tortionnaires le savent bien. Si la victime n’a plus d’autre but que celui d’attendre avec la peur au ventre le retour de son bourreau, elle est à la merci de celui-ci.

Heureusement, il existe en chacun de nous un contre-pouvoir qui est celui de dire non.

* (Source : p. 68 – Alain COTTA – l’exercice du pouvoir)