Principe de l’impôt négatif

« Le principe de l’impôt négatif est de remplacer les allocations chômage et les autres minima sociaux. Il a pour but de maintenir les incitations à l’activité, de lutter contre la pauvreté et le chômage, tout en réduisant les dépenses de l’État. La méthode consiste à associer un seuil de revenu à un taux. » (https://impot-sur-le-revenu.ooreka.fr/astuce/voir/578369/impot-negatif)

Depuis 60 ans, l’économie et les sociétés ont évoluées, aussi le concept de l’impôt négatif devrait aussi évolué et être adapté à cette nouvelle économie. Il ne servirait plus seulement à compléter un revenu minimum, mais aussi à rémunérer le travail invisible des bénévoles, des aidants, des parents au foyer.

Avant de parler comment financer l’impôt négatif dont le concept a pris naissance dans les années 1940 avec Rhys Williams, puis fut popularisé par le Prix Nobel d’économie Milton Friedman en 1962 pourquoi a-t-on intérêt à remplacer les allocations chômage, les minima sociaux et même les allocations familiales par celui-ci ?

Pour rester dans la réglementation

Puisqu’on ne peut changer les façons qu’ont les organismes mondiaux de calculer le PIB, il nous faudra louvoyer entre l’officiel et l’officieux qui permettra de prendre en compte non plus les indices de seuil médian, de seuil de pauvreté, mais le calcul du seuil de tolérance.

Le travail invisible n’étant pas celui des trafics en tout genre, mais celui des bénévoles, des aidants, des mères ou pères au foyer. Il serait plus moral de le prendre en compte plutôt que de prendre en compte le travail souterrain, celui de la drogue et autres dérives (que nous combattons) comme le suggèrent certains économistes relayés par des élus.

Il pourrait être reconnu comme une économie informelle ainsi que le définit le Bureau International du Travail (BIT) « toutes les activités économiques de travailleurs et d’unités économiques qui ne sont pas couvertes – en vertu de la législation ou de la pratique – par des dispositions formelles »

Quelques chiffres :

      • 11 millions d’aidants familiaux accompagnent au quotidien un proche en situation de dépendance, en raison de son âge, d’une maladie ou d’un handicap. représentent 11 milliards d’euros par an d’économies à l’État.

  • Les bénévoles : « Si c’était des permanents payés au SMIC par l’État, ce serait plus de 200 millions d’euros par an », rien que pour les Restos du Cœur.

« Absent du calcul de la production nationale, il se chiffre pourtant en milliards d’euros. Pour l’année 2010, l’Insee évaluait la somme de ces activités à 60 milliards d’heures de travail par an. Valorisée au salaire minimum net et mesurée avec la définition la plus restreinte, la valeur du travail domestique contribuerait à une production nationale équivalente à 292 milliards d’euros, soit 15% du PIB de la France. » (Source : https://madame.lefigaro.fr/societe/inegalites-travail-invisible-comment-les-taches-domestiques-maintiennent-les-femmes-dans-precarite-010419-164432)

Inclure le travail invisible permettrait de le rémunérer par le biais du seuil de tolérance et de l’inclure dans le PIB.

Comment justifier le travail invisible d’une personne ?

En prenant exemple sur l’emploi et la formation des assistantes maternelles. Avec seize heures de formation rémunérées par mois. Ou bien une journée de formation par mois et un contrôle au domicile. L’impôt négatif complétant ces deux jours de formation.

Outre la reconnaissance d’un travail invisible qui est utile à la société, il « obligerait » la personne qui en bénéficie à sortir de son quotidien et a avoir des contacts autres que ceux de son entourage. Il permettrait aussi d’aider les personnes victimes de violence. Après le confinement, les psychiatres et psychologues ont pu témoigner du nombre en recrudescence de personnes qui ont peur de sortir de chez elle. Peur du contact des autres. Une montée de la violence faite aux femmes, mais pas que … on ne parle pas d’autres faits qui s’ils sont passés sous silence n’en existent pas moins. La violence faite à l’encontre des enfants, des personnes âgées vivant au domicile, ou du conjoint homme.

Ce travail invisible à plein temps, soit comme bénévole, soit pour élever un ou des enfants, soit pour s’occuper d’une personne âgée ou handicapée ou malade, doit rester un choix voulue par celui ou celle qui en bénéficie, et non un « renvoi » au foyer des femmes, donc un retour en arrière où la femme de la petite et grande bourgeoise dépendait du mari. Les femmes de la classe ouvrière ou « pauvre » ont toujours travaillé, soit comme domestique, soit comme ouvrière et très mal rémunérées. De ce côté la société n’a guère évoluée. Ce qui changerait c’est que les femmes de la classe ouvrière aient aussi le choix de bénéficier d’un revenu de ce travail invisible.