La masse est incapable de juger correctement des affaires publiques.
Le public au fond constitue pour la gouvernance un obstacle à contourner et une menace à écarter.
Notre démocratie ayant pour vocation de tracer la voie, elle doit être pilotée par la minorité intelligente qui sait enrégimenter les masses pour mieux les guider

Ces trois phrases extraites de Propaganda d’Edward Bernays montrent, si cela s’avérait nécessaire, dans quel état d’esprit sont formées nos élites, et les manipulations que nous subissons, la plupart du temps de manière inconsciente.

Si nous prenons l’actualité politique du moment nous avons de superbes exemples. La réforme des retraites est nécessaire pour sauver l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Si nous ne pratiquons pas cette réforme c’est le système de répartition qui est mis en péril. Cette réforme est indispensable. Comme vous voyez les bons vieux ressorts de l’émotion sont utilisés, qui parmi nous serait assez égoïste pour obérer le système de retraites et l’avenir de nos enfants.

Il est indéniable que si les retraites sont payées par les actifs, que le rapport actif/retraité diminue de même que la démographie, le système de répartition est menacé. De même que l’irruption du COVID, du télétravail, l’accroissement du numérique, ont modifié notre rapport au travail.

Quelques voix raisonnables, fort peu audibles, proposent effectivement de mettre l’ensemble des problématiques sur la table, comme l’ensemble des régimes spéciaux, la pénibilité, les carrières longues, le rapport au travail, mais de manière apaisée hors du temps législatif et politique.

Mais ne sombrons-nous pas dans un problème d’ego présidentiel, ce serait la seule réforme d’importance qui pourrait être menée à terme ? L’idéologie aussi apparaît avec les milliers d’amendements proposés pour bloquer la réflexion parlementaire. Nous sommes dans l’opposition, nous nous opposons, que l’on parle de moi en bien ou en mal peu importe l’essentiel est qu’on parle de moi (Léon Zitrone)

Le citoyen aujourd’hui est confronté à de multiples difficultés. Certaines sont anciennes, voire permanentes, se nourrir, se loger, faire vivre sa famille, subvenir aux besoins des enfants, d’autres sont plus récentes. Comment dans ce tsunami d’informations se faire une opinion honnête ? Ne pas oublier que dans notre système consumériste il y a quelques vérités qu’il est nécessaire de ne pas oublier comme celle-ci : selon l’expression formulée en 2004 par Patrick Le Lay, alors président-directeur général du groupe TF1: « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ». Si vous ajoutez à cette société de divertissement, les algorithmes diaboliques de Zuckerberg qui vous enferment dans une bulle cognitive et ne vous permet de voir que ce qui vous plait, et vous conforte dans votre façon de concevoir le monde, l’analyse critique s’effrite, s’étiole, disparaît.

Et le dernier né de l’IA Chat GPT ne va pas vous aider à faire un travail d’analyse, si vous vous posez des questions, il y répondra. Ses commentaires sont-ils judicieux, manipulés par des algorithmes, les questions que vous posez seront-elles utilisées par Cambridge Analtyca ou ses petites sœurs dévouées à d’autres entités politiques ?

Au cercle Sully c’est une de nos préoccupations, c’est pour cela que nous vous invitons à débattre, à échanger argumenter. Le dernier village gaulois ?