DES MURS OU DES PONTS ?

 

Le quotidien aujourd’hui se construit de barrières. Les gestes bien sûr, les frontières également, les communautés enfin. Nous cloisonnons, nous nous réfugions, nous nous protégeons, nous nous rétractons. Nous pratiquons la thigmonastie. Derrière ce mot savant, que j’ai trouvé il y a quelques minutes, c’est la particularité de certaines plantes de se replier sur elles-mêmes quand on les touche.

Je m’aperçois que dans notre quotidien nous avons ce mouvement de repli. Nous avons depuis peu, les vaccinés et les non vaccinés, les migrants et les « de souche », les gens du quartier et ceux du centre, la génération Y et les seniors, les hommes et les femmes, les fonctionnaires et les salariés, le peuple et les élites etc… Si ces classifications sont ordinaires, malheureusement elles deviennent confrontations. Nous recherchons chez l’autre ce que nous n’avons pas, et nous emmagasinons peu à peu, ressentiments, aigreurs, jalousie, voire haine.

Les politiciens quels qu’ils soient s’appuient sur ces clivages pour établir leurs propositions. Les vrais politiques recherchent eux le bien commun. C’est un critère déterminant. Dans les déclarations regardez ceux qui surfent sur le mot contre, ou pour une catégorie. Nous n’irons pas loin si nous construisons des murs.

Au cercle Sully au contraire nous recherchons à mettre en place des ponts. Le pont une fois construit tout le monde l’oublie, il n’existe que pour permettre la relation, et l’espace devient intelligible. Les rives, l’amont, l’aval, la plaine, la colline, tous ces lieux prennent vie. Notre logo représente aussi cela, nous l’avons baptisé le cercle, ce qui signifierait qu’il se suffirait à lui-même. Mais le logo fait apparaître un C, donc un cercle ouvert. En plus avec un peu d’imagination, tournez le C d’un quart de tour vers la droite, et qu’est-ce qu’il devient : un pont.

Un conseil ces prochains jours recherchez les ponts.

Bon vent belle mer
Alain Raynaud