Liberté, liberté chérie !

La liberté est un idéal. C’est un bien très précieux et très fragile. On se bat pour la liberté de son pays. Certains peuples se battent encore pour la liberté de pensée de s’exprimer. On punit un Homme en le privant de sa liberté, en l’emprisonnant.

Sommes-nous vraiment libres ? Bien sûr que non. Et qu’entend-on par liberté, qui n’est que l’ensemble des droits dont la jouissance est accordée aux citoyens.
Il faudrait déjà regarder où commencent et s’arrêtent nos libertés. Toute liberté étant relative. Nous avons tellement l’habitude de la machine administrative et étatique de la France que nous avons le sentiment d’être libres. Demandez à un patron si il est libre de licencier un salarié de son entreprise comme il le souhaite ? Demandez à un ouvrier s’il est libre d’aller travailler aux horaires qu’il souhaite ? A un écolier qui n’a pas envie de suivre les cours qui ne l’intéresse pas ?  Nous sommes fichés, enregistrés, papiers d’identité, numéro de sécurité sociale, permis de conduire, carnet de santé, carte bancaire, déclaration de revenus….. L’Homme est à peine né, que sa nourriture est pesée, calculée par les nutritionnistes et les grandes firmes qui en font la réclame. L’école est obligatoire pendant treize ans. Non seulement, toute sa vie est régie par des lois, des réglementations, mais aussi par des us et coutumes, des religions, des qu’en dira-t-on. La liberté ! C’est ne dépendre de rien, ni de personne. Pourtant, il faut le reconnaître et l’admettre, la vie en société ne serait pas tolérable, si elle n’était régie par certaines règles. Ces règles sont celles de la citoyenneté légiférées par l’État, que l’on complète par la civilité ou ce que l’on nomme aussi politesse. La liberté n’est pas un concept simple, elle réclame notamment qu’on respecte les autres, la liberté s’arrête où commence la liberté de l’autre. 

La liberté de pensée et d’expression est une autonomie morale, qui – à condition qu’elle ne perturbe pas l’ordre public – permet à l’Homme de se déterminer dans ses convictions philosophiques, religieuses, idéologiques, politiques, en dehors de toutes pressions extérieures, qu’elles soient familiales, sociales ou étatiques. Cette liberté individuelle peut s’exprimer par l’image de soi que l’on projette vers les autres. 

La liberté d’expression passe aussi par la liberté de la presse, de la télévision, des radios. Par la liberté de réunion, d’association. Elle est toutefois censurée et punie, par le simple fait que la liberté s’arrête où commence la liberté de l’autre. C’est par exemple, que l’on ne peut louer la pédophilie puisque elle s’attaque à des enfants qui ne peuvent se défendre, ni la torture puisque elle attaque l’intégrité du corps d’un autre, etc…
La liberté de pensée des diverses opinions passe par le transfert des connaissances. Il se fait par l’enseignement, la relation, le contact, l’écrit, la parole. Télévision, radio, presse, Internet, ne sont que des outils.

La liberté de penser et de s’exprimer se manifeste aussi par la contestation collective. Refus d’une gouvernance mal perçue, trop répressive pour certains ou trop permissive pour d’autres, mal être d’une société contestée, tout peut être sujet à conflit. En temps de paix, l’Homme conteste par le vote, le droit de grève, en descendant dans la rue. En temps de guerre, il le fait par les armes. En France, les politiques, les magistrats ne peuvent être poursuivis pour leurs opinions. Ils ont la liberté d’exprimer leurs idées, ainsi que le citoyen qui participe par sa représentativité globale à l’Assemblée Nationale en votant.

Un outil permettant l’expression de la liberté de penser est la laïcité, qui pourrait se définir par le principe de : « Rendons à César, ce qui appartient à César et à Dieu, ce qui est à Dieu » en séparant la gouvernance de l’État de la gouvernance des religions. Cela avait déjà été dit par un dénommé Jésus, il y a plus de vingt siècles. La laïcité demande la tolérance de chacun de nous envers les autres, afin que tous, nous ayons le droit de choisir notre mode de pensée, selon notre conscience.

Égalité ou parité ?

On parle d’égalité des sexes, de parité pour l’emploi et la politique. Mais, la parité est-elle l’égalité au sens du terme que nous sommes égaux, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs ? Continuant à ne pas être politiquement correcte, il faut reconnaître que nous ne le sommes pas morphologiquement, ni physiologiquement. La parité n’est qu’un décompte arithmétique dans un ensemble donné rendu obligatoire par le non respect de l’égalité des compétences que l’on soit homme ou femme. En voici un exemple : Devant établir une liste de 30 personnes, il faut quinze hommes et quinze femmes pour respecter la parité. Si pour un homme ou une femme qui a les compétences nécessaires, alors qu’il est la seizième personne, c’est-à-dire en surnombre du calcul de la parité, au nom de quelle égalité le lui refuse-t-on ? 

Est-ce la parité qui signifie qu’il y ait autant de chances pour vingt femmes compétentes et seulement dix hommes de même compétence et vice versa, ou l’égalité ? La parité engendre pour beaucoup de femmes qui ont obtenu un poste grâce à cette loi, le complexe de l’imposteur. Elle leur donne le sentiment d’être un alibi de bonne conduite et les oblige à fournir encore plus d’efforts et de travail pour faire reconnaître leurs compétences. Elle engendre pour des hommes compétents, un complexe de frustration.

La véritable égalité n’aura lieu que lorsque hommes et femmes cesseront aussi bien dans le travail qu’en politique, à faire référence à la vie privée pour déstabiliser leur interlocuteur. Elle ne sera réelle que lorsqu’on aura pris conscience que chacun, qu’il soit homme ou femme a le droit du choix de son parcours de vie, d’être dépendant ou indépendant d’un conjoint sans que lui soit imposé un dictât par un autre sexe.

La véritable égalité ne sera possible que lorsqu’il y aura des structures capables de libérer des obligations du quotidien les femmes et hommes qui ont charge de famille. Elles permettront de s’engager dans des choix qui ne relèvent plus des contingences quotidiennes (charge de famille, éloignement …) mais d’un véritable souhait.

La véritable égalité sera lorsqu’en lieu et place d’une proposition de loi où il est dit : « les époux n’ont pas à s’immiscer dans les choix personnels des femmes à l’égard de leur santé » on lira « le conjoint n’a pas à s’immiscer dans les choix personnels à l’égard de la santé, de la religion, de la liberté de penser et de s’exprimer de celui ou celle avec qui il partage son existence ».

La véritable égalité exige de notre part de considérer celui qui est en face de nous comme identique à nous, sans idées de parité ou de discrimination positive, ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs. L’égalité, c’est la reconnaissance de la dignité de l’autre. Parce qu’il n’y a pas d’égalité, lorsqu’on ne respecte pas l’autre, lorsqu’on ne respecte pas sa valeur.
La véritable égalité n’est pas dans notre devenir tout au long de notre vie qui relève de choix personnels. C’est nous qui choisissons consciemment ou inconsciemment ce que nous deviendront. La véritable égalité sera dans l’accès aux différentes alternatives que se présenteront à nous, dans la possibilité de changer notre parcours, dans la reconnaissance des droits de l’Homme, dans la reconnaissance de la liberté et du respect de chacun. L’égalité sociale entre individus et l’égalité des chances ne se trouvera pas dans une utopie faisant de nous des êtres clonés. Ce sont nos choix qui feront que nous serons pauvres ou riches, bien ou mal dans notre tête, pantouflard ou aventurier. Mais l’égalité exige de la part de l’État, que tous ses citoyens aient droits aux mêmes chances, avec des lois qui soient les mêmes pour tous, sans corporatisme, sans exception, afin de faire de notre vie ce que nous en souhaitons, car c’est nous qui choisissons ce que nous serons et ce que nous en ferons. L’Etat ne peut faire les choses à notre place, seulement nous en donner les moyens. A nous de nous dire, « je veux y arriver, j’ai les moyens pour y parvenir, j’assume et j’atteins mon but ». 

Fraternité ou solidarité

 La fraternité semblait avoir disparu depuis quelques années. Suite à l’attentat contre Charlie Hebdo, on aurait pu croire qu’elle existait encore, mais ce n’était que la manifestation d’une émotion face à la violence. Les GJ qui tenaient les ronds-points ont découvert la solidarité. Ils ont découvert que c’est en étant solidaires, qu’ils tenaient le coup. En prenant à tour de rôle, le contrôle du rond-point, en se parlant, ils se sont découverts. Ils ont partagé leurs difficultés, cherché des solutions, comment avoir une présence tout en continuant leur travail, etc….
La fraternité est un concept encore plus fragile que la liberté, notre égoïsme primant souvent sur la solidarité. Parce que les acquis sociaux se font souvent au détriment d’autres classes sociales ou d’autres corporations, engendrant une incompréhension et une rancœur légitime de la part de ceux laissés sur le bord de la route. Il est injuste, pensent-ils, que tout le monde n’ait pas la retraite au même âge. C’est oublier la pénibilité ou le danger d’un travail. C’est oublier qu’ils ont cotisé pour pouvoir la prendre. Pourtant si on regarde de plus près, la somme de travail n’est-elle pas aussi pénible pour une femme seule ayant charge d’enfants avec plus de trois quart d’heure de transport/aller plus le retour pour assumer un emploi de secrétaire. Pourtant, si elle travaille dans le privé, elle ne pourra pas prendre sa retraite avant 65 ans (ou sous condition de durée d’assurance entre 60 et 65 ans).

Pour qu’une société soit puissante, il faut qu’elle soit solidaire, unie. Les syndicats en sont la preuve, puisqu’on leur demande pour prouver leur légitimité, de démontrer qu’ils sont capables de mobiliser non seulement leurs adhérents, mais aussi le reste de la population. Les citoyens, de leur côté, participent à la solidarité par le prélèvement des impôts que l’État redistribue, soit au travers d’associations, soit en aidant les plus démunis.

Cela ne doit pas nous empêcher de nous prendre par la main. Rien, n’est plus individualiste que l’Homme. Alors que tout, dans la nature, concours au bien être ou à la survie d’une autre espèce,  rien n’est plus égoïste que l’Homme. C’est le plus souvent du chacun pour soi. Ce qui pourrait être notre force est aussi notre faiblesse. C’est une constatation, dont il faut tenir compte. Combien de personnes âgées sont mortes, seules, abandonnées, en cet été 2004, sans même personne pour réclamer leur corps. Cela a été reproché au gouvernement en place, et les ministres n’ont pas osé nous rappeler que c’était notre voisin de palier, notre parent, qui était là et qui est mort sans une main charitable pour le secourir ? L’état doit-il être là pour nous assister dans chaque fait et geste quotidien ? NON, sinon nous devenons nous même des assistés, non des êtres responsables de nos actes. L’état ne devant être que l’intermédiaire pour organiser la solidarité.

Blanche de Weerdt