Le bobo des villes et le bobo des champs

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écrit par Jérôme Moreels

Quitte à faire un coup de gueule, autant le faire avec style. N’y voyez aucune arrogance, juste une petite gourmandise !
Dans l’esprit de La Fontaine, je rappelle que la ville n’existe que grâce à la campagne. Le snobisme ambiant envers les provinciaux est un suicide collectif : si tout s’arrêtait hors des villes, citadins et “bobos” se trouveraient sans ressources. Assez d’oppositions stériles ! Rassemblons-nous pour que nos campagnes et nos cités avancent enfin main dans la main.

Ô citadin charmé par tes lumières,
Sais-tu seulement d’où naît ton bien-être éphémère ?
Où que porte ton nez, un rural bien-né t’a façonné :
De ses champs provient la nourriture, des fermes vient le lait,
Tandis qu’en haut de sa grange, le fermier, désespéré,
Compte les dettes et le temps, n’y trouvant plus la paix.

Ton téléphone, ton écran, ces reflets de ta modernité,
Naissent au loin, dans d’autres champs d’usines à moitié fermées,
Sous la lueur d’un néon chinois, ou d’un dollar américain,
Tandis qu’ici, sur le vieux continent, nos derniers ouvriers peinent au quotidien.
Les tables, les chaises, façonnées par le labeur de mains étrangères,
Rendent nos « miséreux » encore plus miséreux, la porte close à tout salaire.

Et puis, citadin dans ta bulle, tu prends un métro élégamment verni,
Ignorant qu’il fut forgé dans les forges de l’Est, à petit prix,
Que son électricité, venue de centrales en rase campagne,
Alimente ton confort… pendant que d’autres en portent la hargne.
Vois-tu, si demain tout s’arrêtait, ta cité se figerait :
Plus de plats sur les tables, plus de machines actives,
Un silence de cimetière, étrange, les rues naïves,
Et ton salut, si tardif, serait de fuir ta propre fierté.

Alors, au lieu de toiser le provincial qui nourrit la France,
Renonçons au snobisme, à l’orgueil, à la distance.
De la ville au champ, un même sang, un commun avenir,
Point de rancœur, mais un but : ensemble, s’unir.
Car rien ne se fait en ville sans le concours des champs,
Et l’on ne changera le sort de tous qu’en se tendant la main, vraiment.

Il est temps, amis, de sortir de l’illusion,
De bâtir un pont, plutôt qu’une scission,
Que chaque bobo, qu’il soit des villes ou bien des champs,
Reconnaisse en l’autre un allié, un partenaire vivant.
Ainsi, dans l’ombre morose, notre France pourrait enfin sourire,
D’une voix unie et claire : s’entraider plutôt que s’abhorrer ou mourir.
Jérôme Moreels

Jérôme Moreels

Co-fondateur du Cercle Sully

À l’origine, avec ses co-fondateurs, du mouvement de renouveau démocratique incarné par le Cercle Sully, dont il est le président. Expert reconnu en systèmes d’information et e-commerce, il a co-écrit ‘Un défi pour 2030’. Humaniste engagé, marié et père de trois enfants, il défend avec passion les valeurs démocratiques et patriotiques de la France.