La réindustrialisation de la France : une critique sur la méthode
écrit par Jérôme Moreels
L’inefficacité de la méthode Coué
Les gouvernements successifs ont souvent adopté une approche optimiste, répétant à l’envi que la réindustrialisation était en marche. Cette “méthode Coué” consiste à affirmer avec conviction une réalité encore inexistante, dans l’espoir qu’elle se concrétise. Or, à force de répéter des slogans sans actions concrètes, le sujet devient flou et perd de sa crédibilité auprès du public.
Les “y a qu’à” et “faut qu’on” ont mené à des politiques ponctuelles et dispersées, dilapidant l’argent public sans résultats tangibles. Les initiatives manquent de cohérence et de vision à long terme, épuisant les ressources financières et l’énergie des acteurs économiques. Cette inefficacité renforce le scepticisme et rend la réindustrialisation encore plus difficile.
Reconnaître la défaite pour mieux rebondir
Admettre l’échec des stratégies passées est une étape essentielle pour avancer. Reconnaître que les politiques menées jusqu’ici n’ont pas porté leurs fruits permet d’analyser les erreurs commises et d’éviter de les reproduire. C’est un acte de lucidité nécessaire pour construire des solutions efficaces.
Accepter la réalité de la perte massive d’entreprises industrielles et du maillage territorial est également crucial. Le tissu industriel français ne se reconstruira pas d’un coup de baguette magique. Il faut du temps, des investissements et une stratégie cohérente pour recréer une base industrielle solide.
Orgueil et préjugés : dépasser les illusions
L’idée selon laquelle la France pourrait se concentrer uniquement sur une industrie “3.0” axée sur le très haut de gamme est une chimère. Cette vision postcoloniale ignore la réalité du marché mondial. Des pays comme la Chine et l’Inde sont déjà présents sur ce segment et ne se contenteront pas des productions à faible valeur ajoutée.
Il est temps de se demander si se focaliser sur les bases n’est pas une stratégie plus pertinente. Recréer une industrie de proximité qui fabrique des biens essentiels – vêtements, outils, jouets – répondrait aux besoins des citoyens tout en créant des emplois locaux. Une industrie modeste mais efficace peut être un moteur puissant pour l’économie nationale.
Le b.a.-ba : reconstruire le tissu industriel
La France a perdu une grande partie de ce tissu industriel de base. L’appât du gain et la mondialisation ont conduit à la délocalisation de nombreuses productions. Pour réindustrialiser le pays, il est indispensable de reconstruire ce socle de TPE et PME. Cela passe par la production locale de biens courants : masques chirurgicaux, vêtements, outils, composants électroniques, etc.
Par ailleurs, la réindustrialisation est un choix politique. Il est impossible de tout reconstruire à la fois. Il faut déterminer les secteurs prioritaires, investir les ressources nécessaires et établir des partenariats stratégiques pour les domaines où l’autonomie n’est pas envisageable.
La France a toujours su relever les défis
L’histoire montre que la France a la capacité de surmonter de tels défis. Lorsque Louis XIV a constaté que les richesses du royaume s’envolaient pour l’achat de produits étrangers comme la porcelaine ou la soie chinoises, il a décidé de développer ces industries sur le sol français. En investissant dans le savoir-faire local, la France a non seulement réduit sa dépendance mais est devenue une référence mondiale dans ces domaines.
Aujourd’hui, il est temps de s’inspirer de cet héritage. La réindustrialisation de la France ne se fera pas en répétant des slogans ou en misant uniquement sur des secteurs de pointe. Elle nécessitera de reconnaître les échecs passés, de reconstruire patiemment le tissu industriel de base et de faire des choix stratégiques courageux.
Alors, quand commençons-nous ?
Jérôme Moreels
Co-fondateur du Cercle Sully
Je n’utilise pas la même approche. Plutôt que de chercher à intervenir dans une économie pour la diriger, il faut laisser aux entrepreneurs la liberté d’entreprendre. L’état n’a pas à intervenir !
Le système capitaliste provoque le dynamisme économique. Il s’agit alors de supprimer ( ou d’adoucir) les freins et les barrages. C’est à l’état de fixer seulement les limites.
https://cercle-sully.org/activity/?wall_post=243196
Je ne conteste pas l’approche en elle-même, mais je me concentre plutôt sur la méthode employée. Que le système soit libéral ou partiellement dirigé comme actuellement, il y aura toujours une intervention de l’État pour orienter l’économie dans une certaine direction. L’Inflation Reduction Act (IRA) de Biden aux États-Unis en est un exemple : dans un système libéral, cet acte représente un investissement public massif pour atteindre un objectif précis, à savoir la réindustrialisation des États-Unis.
En résumé, mon propos ne préjuge pas du système politique en place. Il s’agit simplement d’une réflexion sur la méthode adoptée par les pouvoirs publics pour atteindre leurs objectifs économiques.
Ce n’est pas à l’état de diriger, c’est à l’état de permettre le développement en libéralisant au maximum.
Il n’y a donc pas besoin de subventions ou de financements.
Et il n’en faut surtout pas car c’est retomber dans les même problèmes que ceux qu’on rencontre, arrosage des copains, cadeaux aux multinationales étrangères, conflits d’intérêts, corruption.
C’est du socialisme anti libéral .
D’autre part l’état n’a pas à avoir une armée de fonctionnaires ( qui nous coûte un pognon de dingues), chargés de faire de la bureaucratie pour répondre à tous les problèmes économiques !
Libérons ! Libérons les énergies !
Quelques réflexions :
Supprimons les “aides” et les appels à projets comme ils ciblent des actions inutiles, politiquement correctes, or l’innovation de rupture est rarement correcte…
Encourageons le financement de produits et pas seulement de service et de software.
Formons des ingénieurs entrepreneurs et pas des experts serviles.
Enfin, il faut absolument arrêter les sangsues qui pompent le fric des entreprises au détour de normes encore plus sévères que celle de l’Europe.